Violences avec arme : un Anguillais placé en détention
Le 31 octobre 2016 aux alentours de minuit, P.F, 57 ans, se gare sur le parking de Galisbay. Il est en compagnie d’une jeune prostituée qu’il a récupérée à Sandy Ground. Tous deux vont ensuite s’installer sur la plage. Un individu surgit à ce moment-là. Muni d’une arme de poing, il menace P.F et crie : « reste ici ». Une altercation physique démarre, au cours de laquelle P.F reçoit une balle dans la cuisse gauche. Il réussit toutefois à s’enfuir en courant jusqu’à son véhicule et se rend directement à l’hôpital. Il est ensuite entendu par les gendarmes qui trouveront sur les lieux un étui de calibre 40. Cette douille est envoyée au laboratoire scientifique de Toulouse qui établit quelques semaines plus tard une correspondance balistique avec une arme saisie au mois de décembre 2016 à Saint-Martin.
L’arme appartient à J.H, un homme de 32 ans de nationalité anguillaise, qui vit à Sandy Ground chez son cousin. S’il reconnaît en être le détenteur, il nie l’avoir utilisée ce soir-là et avance qu’on lui aurait volée pendant quelques heures avant de la remettre à sa place. Mais son téléphone portable a déclenché l’antenne relais de Galisbay au moment des faits, et la victime l'a identifié. Selon les enquêteurs, il est alors l'agresseur de P.F.
J.H était présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin. Le procureur a en effet considéré au terme de l’enquête concernant les faits de violence survenus le 31 octobre 2016 à Galisbay, disposer de suffisamment de preuves à charge. La victime, P.F, a subi dix jours d’ITT et s’est constituée partie civile. Elle n’était pas présente à l’audience. J.H a quant à lui, et comme le lui permet la loi, refusé d’être jugé immédiatement. Il a sollicité un délai pour préparer sa défense. L’audience a été repoussée au 6 juin à Basse-Terre.
Dans cette attente, le tribunal a dû statuer sur la situation juridique du prévenu. Le parquet a mis en avant sa situation irrégulière ( il n’a aucun titre lui permettant de séjourner sur le territoire français), son casier judiciaire assez fourni à Anguilla (où il est par ailleurs connu sous le nom de Slice comme membre d'un gang), et le fait qu'un mandat d’arrêt est déjà délivré à son encontre. Suivant la réquisition du vice-procureur le tribunal a délivré un mandat de dépôt. JH est donc transféré au centre pénitentiaire de Baie-Mahault cet après-midi. Il avait demandé à ne pas être envoyé à Basse-Terre.
Il ne serait jamais présenté au tribunal ce matin s'il n'avait pas brandi cette arme sous les yeux des gendarmes. En effet, le 5 décembre 2016 J.H a la mauvaise idée d’accueillir les gendarmes, muni de ce même Glock 22 calibre 40, avant de se rebeller et tenter de s’enfuir. Il est finalement interpellé pour rébellion et port d’arme alors que ce n’est même pas lui que les gendarmes cherchaient ce jour-là en frappant à la porte du domicile de Sandy Ground où il se trouvait. Il est présenté deux jours plus tard en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin. Il sollicite alors un délai pour préparer sa défense. Il est placé en détention provisoire puis condamné le 10 janvier 2017 à quatre mois de prison dont deux avec sursis par le tribunal de Basse-Terre en Guadeloupe. Décision de laquelle le parquet a depuis fait appel. Le 4 avril dernier, la Cour d’appel a condamné J.H à un an de prison et délivré un mandat d’arrêt à son encontre. Un mandat d’arrêt qui lui a été signifié par le vice-procureur Michaël Ohayon ce mercredi 17 mai.