Lutter contre l’absentéisme pour prévenir le décrochage scolaire

Avec, selon les mois et les établissements scolaires, des chiffres atteignant jusqu’à 18%, l’absentéisme s’apparente parfois à un véritable fléau à Saint-Martin. Il met alors en péril tout le travail mené par la communauté éducative. « Un fort absentéisme constitue souvent les prémices du décrochage scolaire » considère Michel Sanz, inspecteur d’académie-directeur académique adjoint.

Au cours d’une réunion qui s’est déroulée mardi 23 mai à la cité scolaire avec des chefs d’établissement, des CPE, des assistantes sociales, des psychologues de l’éducation nationale, il a insisté : « A Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, dans certains établissements, la situation est telle que si on ne prend pas le problème à bras le corps, on aura beau faire tout ce qu’on voudra autour, cela n’aura plus aucun effet ». Coordonner les actions menées dans chaque établissement pour lutter contre l’absentéisme et prévenir le décrochage scolaire constituait donc l’objectif principal de cette réunion.

Pour lutter contre l’absentéisme le service de l’éducation doit activer différents leviers. Tout d’abord, comme le préconise le rectorat, la consigne nationale est que chaque établissement signale les élèves qui cumulent plus de quatre demi-journées d’absences non justifiées dans le mois. Par ailleurs, un référent « absentéisme » a été désigné. C’est désormais Patricia Laquitaine qui endosse ce rôle en plus de celui de coordinatrice MLDS (mission de lutte contre le décrochage scolaire).

Par ailleurs, dans chaque collectivité, peut se tenir un CDDF (Conseil des Droits et Devoirs des Familles). Ici, il se déroule sous l’autorité de la préfète et du président de la COM qui reçoivent les parents des élèves extrêmement absentéistes. Lors de cette réunion, il a été souhaité que ce conseil se réunisse de façon plus régulière, même si tout le monde est conscient que le CDDF ne va pas tout régler à lui tout seul.

Le GPDS (groupe de prévention contre le décrochage scolaire) est un outil dont les chefs d’établissement du second degré doivent également se servir. Il s’agit d’une instance de repérage et d’accompagnement des élèves en voie de décrochage scolaire. Le GPDS se compose d’un membre de direction, d’un référent décrochage, d’un CPE, d’un assistant social, d’un infirmier, du coordonnateur MLDS, de professeurs et éventuellement de partenaires (PJJ, éducateurs..). Comme l’a démontré Patricia Laquitaine lors de sa présentation de chiffres, ce GPDS fonctionne particulièrement parce que cette instance est véritablement reconnue et portée par l’ensemble de la communauté éducative. Dans le premier degré, la question est moins cruciale mais elle n’est pas non plus neutre. L’idée est donc de développer les actions de prévention.

Sollicité également par le ministère de l’éducation de Sint-Maarten, car des élèves de la partie hollandaise sont scolarisés en partie française et vice versa, le service de l’éducation souhaite mettre en place une convention avec l’instauration d’un guichet unique pour le signalement d’élèves en situation problématique. Ce projet est en cours.

En attendant, plusieurs rendez-vous sont prévus pour avancer sur cette question de lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaire dont une une CASA (cellule académique de suivi de l’absentéisme) spéciale îles du Nord le 22 juin.

L’idée est aussi de retenir quelques indicateurs dans le cadre de D’PASS qui vont permettre de mesurer l’impact des actions menées, notamment sur les résultats scolaires mais également sur le comportement et l’absentéisme.