09.06.2016

Une "St-Martinoise" accusée d’avoir proféré des injures à caractère raciste à l’égard de policiers

La prévenue a sollicité cinq avocats pour se défendre.

L’affaire est délicate et sensible car elle soulève la problématique de l’identité saint-martinoise. Une femme est accusée d’avoir proféré des injures à caractère raciste à l’encontre d’agents de la police aux frontières (PAF). Les faits remontent à juin 2015.

La PAF contrôle en partie française un bus immatriculé à Sint Maarten et son fils fait partie des passagers. Celui-ci refuse de donner son passeport au prétexte qu’il est saint-martinois. Le ton monte et il est conduit dans les locaux de la police. Sa mère intervient à ce moment. Elle refuse également de donner son passeport au prétexte qu’elle est saint-martinoise, que tout le monde se connaît sur l’île et qu’elle n’a pas son passeport sur elle tous les jours. Et durant l’échange avec les policiers, elle les insulte. Elle lance «je chie sur la France… Je chie sur le passeport français».

Pour se défendre, elle fait appel dans un premier temps à maître Durimel. L’affaire est une première fois enrôlée en septembre 2015. Puis sera reportée à plusieurs reprises pour diverses raisons. Elle était retenue ce jeudi mais a été de nouveau reportée au 24 novembre. Il y a moins d’un mois, la prévenue a demandé à quatre autres avocats dont le bâtonnier d’assurer sa défense et l’un d’eux a sollicité un renvoi car il ne pouvait être aujourd’hui à Saint-Martin car retenu à la cour d’assises de Guadeloupe. En novembre, elle sera donc assistée de cinq conseils.

Ce matin, elle est venue au palais de justice accompagnée de plusieurs soutiens dont certains portaient un t-shirt blanc à l’effigie de l’association «Soualiga Grassroots » dont elle est membre et sur lequel était inscrit «I AM A SAINT MARTINER».

Début mai, maître Durimel et Victor Paines, membre de l’association, avait accordé une interview à nos confrères de Guadeloupe 1ère au sujet de l’affaire et ses enjeux. Ils avaient notamment soulevé le problème de l’identité saint-martinoise et de sa perte. L’avocat guadeloupéen a d’ailleurs confié ce matin aux magistrats que sa cliente aura besoin de s’expliquer sur ce point lors de son procès.

Estelle Gasnet