04.07.2017

Une mère brûle volontairement son enfant avec une poêle

Une maman était convoquée devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin jeudi 29 juin pour des faits de violence habituelle sur ses deux fils.

En juillet 2016, un enfant de deux ans est conduit à l’hôpital de Saint-Martin par son oncle pour des douleurs abdominales. Le personnel médical constate sur son corps des traces de brûlures et des hématomes. L’examen met en évidence que les brûlures sont récentes sur la cuisse gauche, et révèle également des ecchymoses sur les membres supérieurs, ainsi qu’un hématome au foie, un second dans la région des lombaires et trois côtes fracturées. Pour les médecins, le résultat est sans appel : l’ensemble des lésions et leur chronologie indiquent des maltraitances physiques. Une enquête pénale démarre et une partie de l’entourage est interrogée.

Lors de sa garde à vue, la maman de l’enfant, Mme T. reconnaît les faits. « le dimanche 3 juillet, je cuisinais, et G. (l’enfant) se baladait en me suivant partout dans l’appartement. J’avais la poêle brûlante dans la main droite et l’ai posée sur sa cuisse avant de la reposer sur le feu. J’ai laissé G. se calmer. Je ne l’ai pas soigné», explique-t-elleLe lendemain, elle perce la cloque qui s’était formée sur le corps de l'enfant et lui applique de la vaseline. Puis en fin d’après-midi alors qu’elle est à nouveau en train de cuisiner, « l’enfant [la] suit sans arrêt et ne [l]’écoute pas » et elle fait tomber de la nourriture par terre à cause de lui. Alors elle recommence et lui colle la poêle brûlante sur la même cuisse. Elle raconte également comment elle punit l’aîné, alors âgé de huit ans : « je lui demande de se mettre à genou, mains en l’air et le frappe avec une ceinture. Le but est de le faire pleurer, pour qu’il me respecte. » L’enfant doit parfois rester une heure dans cette position. Elle confie le «corriger » ainsi tous les jours, au moins une fois par jour. « Je ne l’ai pas frappé avec autre chose qu’une ceinture» précise-t-elle.

Depuis l’enquête, le plus jeune des enfants est placé en famille d’accueil, tandis que l’aîné vit dans la maison familiale avec sa mère et son oncle, sous l’autorité de ce dernier. La mère qui élevait seule ses fils, avait fait une dépression suite au décès de sa maman, un peu avant les faits. Elle suit désormais une psychothérapie. «Ça m’aide beaucoup» constate-t-elle. « Elle est sur le chemin de la rédemption» plaide son avocat. "Elle a été frappée pendant son enfance et sa vie de femme", insiste-t-il avant d’ajouter : « la violence prend appui dans le passé. Elle va s’y accoutumer et reproduire une forme de violence dont elle ne comprend pas la gravité ».

Face à des faits « dont le niveau de violence est particulièrement caractérisé », le vice-procureur Michaël Ohayon requiert une peine de 12 à 15 mois avec sursis avec une mise à l’épreuve et obligation de soins, ainsi qu’un stage de responsabilité parentale, considérant qu’elle a « besoin d’un soutien institutionnel ».

Après en avoir délibéré, le tribunal l'a condamnée à une peine de 18 mois de prison avec sursis avec mise à l'épreuve pendant deux ans et obligation de soins. Elle devra également indemniser les victimes. 

 

Fanny Fontan
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