La SNSM lance un appel aux dons

La S.N.S.M. ayant été déclarée grande cause nationale pour 2017, année de son 50ème anniversaire, les sauveteurs en mer de la station SNSM de St-Martin ont eu le plaisir d'accueillir Emmanuel Effantin, chef de cabinet de la Préfète, et Yawo Nyuiadzi, 2ème Vice-Président de la Collectivité et Président de la SEMSAMAR, à l'occasion de la journée nationale des Sauveteurs en mer, lors de leur dernière réunion hebdomadaire, le jeudi 29 juin à 19h.

Après l'ouverture de la réunion par Gilles Dubroca, Patron de la station SNSM de St-Martin, et après que René-Jean Duret, Président, a présenté les principaux problèmes et enjeux auxquels la S.N.S.M. doit faire face (voir ci-dessous), MM Effantin et Nyuiadzi ont confirmé les soutiens de la Préfecture et de la Collectivité à cette association de bénévoles qui assure une mission d'intérêt public (une quarantaine d'interventions de sauvetage en mer par an), dans un environnement économique où le tourisme de plaisance prend de plus en plus d'importance. Ils ont également eu un débat approfondi sur divers sujets avec les équipiers de la station.
Un appel de fonds est également lancé auprès des propriétaires de bateaux, en particulier ceux qui sont contribuables de Saint-Martin et qui peuvent profiter des conditions avantageuses accordées par la Collectivité pour les dons aux associations locales (80% de déduction fiscale), afin de permettre à la station SNSM de St-Martin d'assurer son fonctionnement et la formation de ses équipiers, ainsi que les frais d'entretien, de maintenance et d'amortissement de ses moyens nautiques.

Après cette réunion, le traditionnel pot de l'amitié s'est terminé par une minute de silence, à l'annonce du décès de la Past-Présidente Aline Hanson, marraine de la Rescue Star, seul moyen nautique actuellement disponible par la station de St-Martin, en attendant le retour de France de la vedette SNS 129, gravement endommagée lors du cyclone Gonzalo d'octobre 2014.

"Comment la SNSM fonctionne-t-elle ?

Pour être clair, nous cherchons de l’argent. Nous regroupons des hommes et femmes qui doivent être formés et équipés. Il nous faut des ressources, qui sont pour l’instant, principalement constituées de collectes de dons auprès des particuliers, des entreprises et des clubs-services. Nous sommes aussi aidés par la Collectivité de Saint-Martin qui nous a mis ce local à disposition gratuite. Mais l’État, lui, s’est défaussé, à l’exception toutefois d’une subvention de 14 400 € en octobre 2015, suite au passage du cyclone Gonzalo, un an plus tôt, qui a mis notre vedette hors service. Il y a cinquante ans, l ‘Etat assurait 46 % du budget de la S.N.S.M, toutes stations confondues. Mais aujourd’hui, son apport n’est plus que de 12 %, au niveau national et il est insignifiant dans un territoire aussi éloigné que le nôtre. Nous n’avons pas de visibilité financière et c’est très ennuyeux.

Quel est l’enjeu pour la SNSM ?

Il y en a deux, la formation et l’équipement. Nos bénévoles sont de moins en moins issus du monde maritime professionnel, notamment de la pêche, parce qu’il y a de moins en moins de pêcheurs. Par contre, il y a de plus en plus de plaisanciers. Mais ce n’est pas parce que vous faites un peu de plaisance que vous êtes apte à devenir un marin sauveteur, capable de sortir par tous les temps, dans des coins difficiles. Nous avons besoin de marins aguerris, capables de faire du sauvetage. Il y a toute une formation assurée au pôle de Saint-Nazaire, pour tout ce qu’on ne peut pas apprendre « sur le tas ». Mais cela a un coût. Il nous faut aussi renouveler et entretenir nos bateaux. Nous avons pu entièrement financer, localement, l’acquisition et la transformation de la Scuba Star en Rescue Star avec un budget de 100 000 €, mais il nous reste à assurer tous les frais de maintenance et d’entretien de ce bateau. Sans compter que ces frais vont encore s’alourdir quand notre vedette SNS 129 reviendra de ses gros travaux de réparation en cours sur le chantier CERO de St-Malo.

Comment améliorer la situation financière de la SNSM ?

J’en appelle à la responsabilité de l’État et des Collectivités locales, même si nous intervenons souvent au-delà de leurs eaux territoriales pour sauver des vies en mer ou pour remorquer des bateaux en panne. Mais j’en appelle aussi à la solidarité des usagers de la mer et du littoral qui sont très nombreux dans nos îles. Cette journée nationale des Sauveteurs en mer devrait être une occasion de les sensibiliser à ce que sont les sauveteurs en mer et à leurs besoins. Il faut savoir que 80 % des gens que nous allons chercher sont des plaisanciers. Mais, malheureusement, ce ne sont pas les plus nombreux parmi nos donateurs individuels. Si tous les contribuables de Saint-Martin, propriétaires de bateaux, nous faisaient chacun un don annuel de 500 €, nous serions hors d’eau de façon durable. La Collectivité de Saint-Martin ayant porté de 66% à 80% la défiscalisation des dons aux associations locales, un don de 500 € à la SNSM de Saint-Martin ne coûtera en réalité que 100 € par an à son donateur.

Quid des problèmes de recrutement ?

Nous ne manquons pas de bénévoles disponibles. Mais nous devons être attentifs à des difficultés qui tiennent à la mobilité familiale et professionnelle, pour les plus jeunes, et à l’augmentation progressive de l’âge de la retraite, pour les moins jeunes. Être sauveteur est un engagement très spécifique. Il ne suffit pas de donner son temps ou de sa générosité. Il faut accepter la disponibilité 24 heures sur 24 quand on est en service, les entraînements, les exercices. Il faut aussi partager des valeurs. Les gens viennent parce qu’ils sont amoureux de la mer, parce qu’ils sont marins et que la solidarité, ça leur parle. C’est un bel engagement et je suis d’un naturel optimiste pour l’avenir. Nous assurons la moitié des sauvetages en mer et tout le monde s’accorde à dire que la SNSM est une belle école de bénévoles....  pour que l’école dure, amis, donnez !

René-Jean Duret, Président de la station S.N.S.M. de Saint-Martin"