17.07.2017

10 ans de la COM : "remettre l’île sur la voie du développement, de la réussite, du progrès"

À l'occasion du 14 juillet, le président Daniel Gibbs a célébré les 10 ans de la COM.

«Il y a dix ans, l’heure était alors à l’unité de la classe politique et une émulation sans précédent entourait les travaux pour l’élaboration d’un territoire que nous allions, tous ensemble, pouvoir penser, façonner, réinventer, et d’un statut à la carte plus proche de nos réalités, de nos enjeux, de nos spécificités. Enfin, Saint-Martin allait trouver un équilibre institutionnel et juridique parfaitement adapté à cette identité particulière qui fait notre fierté ! Mais la stabilité institutionnelle qui était nécessaire à notre développement économique a aujourd’hui des allures de rendez-vous manqué. (…) À l’espoir a succédé le désenchantement», commente le président Daniel Gibbs le 14 juillet 2017, dix ans après la naissance de la Collectivité de Saint-Martin. Néanmoins, il semble encore être animé d’un brin d’espoir. Aussi a-t-il déclaré que «si c’était à refaire», il le referait.

Il se dit toujours être «un fervent défenseur du 74» et «croire» en cet article de la constitution française qui a permis à Saint-Martin d’avoir des compétences propres. «Je reste convaincu que cette formidable boîte à outils qu’est notre statut demeure le bon choix pour Saint-Martin», estime-t-il.

À l’occasion des festivités du 14 juillet qui marquaient aussi les dix ans de la COM, le président a ainsi fait part de son optimisme, du moins sa volonté à faire fonctionner cette «boîte à outils». «Il n’y a aucune fatalité aux difficultés que nous éprouvons aujourd’hui. Elles se règleront par le travail, un travail acharné, un travail collectif pour défendre nos spécificités, faire entendre et faire respecter pleinement notre voix au sein de la Nation. C’est ensemble que nous bâtirons un avenir de développement pour notre île», a-t-il déclaré. Et de citer quelques-uns des principaux défis que lui et sa majorité entendent relever : «améliorer la collaboration entre l’Etat et notre Collectivité notamment dans le domaine fiscal, mieux lutter contre le fléau de la délinquance, repenser notre intégration régionale en réinterrogeant notre rôle au sein de l’Union Européenne ou encore assoir une coopération digne de ce nom avec Sint Maarten».

Vendredi, Daniel Gibbs l’a martelé : «Nous ne pouvons pas continuer à subir les désagréments d’un rattachement de fait avec la Guadeloupe, qui nuit à notre bon fonctionnement, creuse nos déficits et reste totalement contraire à l’esprit même du statut. (…) Nous devons nous montrer à la hauteur des exigences auxquelles nous oblige notre statut de Collectivité d’outre-mer. (…) Saint-Martin a besoin d’intelligence collective. Notre Collectivité a besoin de femmes et d’hommes qui regardent dans la même direction et qui sont animés de la même volonté de remettre l’île sur la voie du développement, de la réussite, du progrès.»

La nécessité d’aller dans la même voie tous ensemble est aussi le message que la préfète Anne Laubiès a souhaité faire passer. «L’île est pleine de potentiels et de défis et il nous appartient de les relever», a-t-elle déclaré en invitant, pour le faire, à saisir l’occasion des Assises sur l’outre-mer que le nouveau gouvernement souhaite mettre en place. «Mais pour être entendus [à Paris], il faut chasser en meute, défendre les mêmes choses et parler d’une même voix», estime la préfète, admettant par ailleurs, les difficultés rencontrées par la COM. Si le nouveau statut devait être «un enrichissement pour donner plus de cohérence et plus d’efficacité, on voit aujourd’hui les limites de l’exercice, limites qui sont davantage d’ordre fonctionnel qu’administratif. Il reste encore du travail à accomplir», conçoit la représentante de l’État localement qui a tout de même souhaité souligner la réussite de la COM. «Ne plus être un arrondissement, telle était la volonté de départ. Faire en sorte d’être soi, cela me semble être réussi. »

Estelle Gasnet
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Commentaires

JOLIES, les belles paroles. Bravo pour le discours ! Où sont les actes ?