Accompagner les futurs étudiants avant leur grand départ
« Je suis déjà allée à Paris une semaine mais je suis un peu anxieuse à l’idée de partir de l’île où j’ai passé toute ma vie » confie Jeanne Shanelle, 18 ans. Elle vient d’obtenir son bac ES et part à Lyon à la fin du mois poursuivre ses études pour devenir sage-femme.
Comme elle, quelques dizaines de nouveaux bacheliers qui partent dans l’Hexagone ou ailleurs pour leurs études sont venus s’informer lundi 31 juillet après-midi à la CCI. L’association Pelicarus organisait en partenariat avec la collectivité l’opération « Successful Departure » pour la troisième année consécutive. Mais ce rendez-vous annuel existe en réalité depuis sept ans. Les années précédentes il avait pour partenaires des banques, le Pôle Emploi et la CAF. « Au début il s’agissait d’une petite rencontre entre les étudiants déjà installés et ceux qui partaient. Ils échangeait surtout sur le mode de vie, la façon de se vêtir, la question du logement…» se souvient Priscillia Bade, en charge du service jeunesse et sports à la COM. L’avantage de l'association Pelicarus est qu'elle permet un système de parrainages grâce à son réseau d’étudiants, et d’apporter ainsi des conseils plus précis et une certaine proximité. Comment trouver un job étudiant et un logement ? Que mettre dans ses bagages ? Comment sortir de l’aéroport à l’arrivée ? Quels sont les documents à emporter ? Voici le genre de questions auxquelles ont les membres de l’association ont répondu tout au long de l’après-midi dans la salle de la CCI divisée en différents ateliers. Des listes toutes prêtes ont également été distribuées.
Plusieurs des futurs étudiants présents ont déjà un logement réservé par le Crous mais aimeraient trouver un job étudiant. « J’ai appris où chercher et comment rédiger une lettre de motivations pour la métropole » rapporte Jeanne Shanelle qui considère que l’opération Successful Departure est « vraiment utile pour ceux qui vont partir ».
Zidane Cocks, 18 ans et un bac ES en poche également, part quant à lui à Nanterre faire une licence de droit bilingue. Il souhaite devenir avocat puis magistrat et devra donc rester en métropole au moins huit ans mais n’appréhende pas particulièrement son départ. « Tout est déjà prêt, je ne pars pas à l’aveugle » avance-t-il sereinement. Il dispose lui aussi d’un logement avec le CROUS et part le 17 août accompagné de sa mère et de sa cousine. « Je suis déjà allé en France trois ou quatre fois et j’ai fait ma seconde en Guadeloupe alors je suis déjà préparé à l’idée de partir » déclare-t-il. Pourtant il s’était quand même déplacé hier pour glaner quelques informations et préparer son arrivée, mais surtout pour se mettre en relation avec l’association Pelicarus et son réseau d’étudiants. « Même si j’ai des cousins là-bas, je serai pratiquement seul et avec Pélicarus je pourrai rencontrer d’autres étudiants saint-martinois et aussi d’autres antillais qui vivent la même chose que moi » explique-t-il.
Pelicarus existe depuis trois ans. « Nous étions à cinq étudiants de Saint-Martin à constater que tous les TOM avaient une association pour les étudiants en métropole mais pas nous » raconte Gaël Gombs, 26 ans, étudiant en droit, confondateur de Pelicarus et membre du comité directeur. « L’idée était surtout de lutter contre l’isolement durant les périodes charnières comme les fêtes de Noël ou les examens » ajoute-t-il. Aujourd’hui Pélicarus compte une quarantaine de membres à jour de leur cotisation et répartis principalement à Montpellier, Paris, Toulouse et Lyon. « Nous n’avons pas encore d’antenne sur Saint-Martin mais nous allons essayer de mettre ça en place d’ici le mois de septembre » annonce-t-il.
En plus de renseigner les nouveaux étudiants, l’association Pelicarus avait cette année, toujours avec la COM, organisé un événement spécialement pour les parents à partir de 18 heures. Ainsi des parents d’anciens étudiants sont venus témoigner de leur expérience afin d’expliquer aux parents des nouveaux étudiants comment fonctionne le système universitaire. « Cette incompréhension génère souvent des tensions entre parents et étudiants » note Gaël Gombs. La réunion visait également à rassurer les parents en leur montrant le lien qu’il y aurait entre leurs enfants et l’association.