Sargasses : la nécessité de professionnaliser les agents opérationnels (4/5)
«La mauvaise organisation des chantiers de collecte est génératrice de grosses pertes de productivité et d’importants dommages environnementaux», a constaté la mission aux Antilles. Le ramassage des algues par des chantiers de travaux publics a conduit à retirer beaucoup de sable sur certaines plages, ce qui crée une érosion destructrice. Aussi la mission estime-t-elle que les acteurs opérationnels soient formés et informés d’autant plus que les techniques de collecte et de valorisation évoluent. Et de préciser : «La formation à la conduite et à la maintenance des engins, pour indispensable qu’elle soit, ne peut tenir lieu de formation à l’organisation et à la conduite d’un chantier.» De même que la diffusion de guides méthodologiques est insuffisante.
La mission préconise alors que les préfets, en synergie avec les collectivités en charge de la formation professionnelle, mobilisent les ressources de formation comme le centre national de la fonction publique territoriale, l’enseignement agricole pour adulte, l’office national de la chasse et de la faune sauvage, des associations ou ONG environnementales, parcs naturels, ARS, etc., afin de dispenser des formations pratiques à tous les acteurs de la chaîne de l’organisation des chantiers.
Outre sensibiliser les agents aux impacts environnementaux négatifs en cas de mauvaise collecte, il s’agit aussi de les sensibiliser aux risques sanitaires. Les valeurs limites d’exposition professionnelle de l’hydrogène sulfuré sont de 5 ppm pour 8 heures et 10 ppm pour 15 minutes. Chaque travailleur doit ainsi être équipé d’un détecteur portatif de H2S, situé près des voies respiratoires (dont l’ANSES précise les caractéristiques techniques). Chaque travailleur doit porter des équipements de protection individuelle dont des bottes, des gants et des demi-masques filtrant anti-gaz. Ceux-ci doivent être portés dès que le détecteur signale une concentration supérieure à 5 ppm. Si la concentration reste égale ou supérieure à 5 ppm pendant 15 minutes, le chantier doit être évacué. Les cabines de conduite des engins de ramassage mécanique doivent être isolantes. À noter qu’au sujet du masque, la mission «doute que, compte tenu de la chaleur, le masque soit toujours porté lorsque les conditions l’exigent».
Enfin, la mission souligne d’une part l’intérêt de former les jeunes des brigades vertes à l’utilisation de petits engins et, d’autre part, que des scénarios de sortie soient mis au point avec les entreprises du tourisme ou de travaux qui ont côtoyé les chantiers, en vue de retours à l’emploi.
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À suivre…
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