Hôtels : pas de réouvertures avant plusieurs mois
Dans son rapport annuel dressant le bilan de l’activité économique et bancaire à Saint-Martin, l’Iedom était optimiste au sujet du tourisme. «En 2016, en dépit d’une diminution de la fréquentation globale de l’île, l’activité touristique à Saint-Martin, en partie française, montre des signes encourageants», peut-on lire dans le document publié quelques jours plus tôt. «Depuis 2013, l’activité hôtelière s’oriente à la hausse. En 2016, les professionnels font état de résultats satisfaisants. Le taux d’occupation des hôtels progresse de 3,8 points par rapport à 2015 et s’établit à 60,6 %. Le nombre de nuitées vendues s’élève à plus de 333 000, il augmente de 6,1 % (après +5,7 % l’année précédente).» Avec le passage d’Irma, à l’encouragement succède le désespoir. Il n’y aura pas de saison 2017-2018.
Tous les hôtels ont été endommagés à des degrés divers. Selon la Caribbean Tourism organization (CTO), l’hôtel Esmeralda à la Baie orientale est à 70 % détruit. Le Riu à l’anse Marcel, le Beach hôtel à Marigot, le Mercure à la Baie Nettlé présentent eux aussi de très lourds dommages. La Samanna sur la plage de Longue Baie a déjà annoncé qu’elle ne rouvrira pas avant avril 2018. À nos confrères du Daily Herald, la direction du Beach a confié qu'elle ne pourra pas rouvrir avant deux ou trois ans et estime à environ 15 millions d'euros les travaux.
De même en partie hollandaise. Le Sonesta à Maho a été entièrement détruit. Le Westin à Dawn beach est fermé jusqu’à nouvel ordre, de même que le Sea Palace resort et l’Oyster Bay beach Resort. Le Simpson bay resort (time share) indique sur son site internet que les premiers touristes ne pourront pas revenir avant six mois.
La Playa à la Baie orientale qui accueillent des militaires en ce moment, espère pouvoir rouvrir au premier trimestre 2018. «On peut en effet espérer des remises en exploitation début 2018 », confirme Philippe Thévenet de l’association des hôteliers. Mais dans quel contexte ?
L’ensemble des professionnels dit vouloir reconstruire, mais des incertitudes pèsent. La première est liée à la capacité financière des établissements à pouvoir rebondir, au montant de l’indemnisation des assurances (qui dépend des contrats souscrits) et à son délai.
La deuxième grande incertitude est liée aux contraintes de la loi littorale ; l’État ayant fait savoir qu’il voulait reconstruire en respectant la loi. Des discussions vont être engagées et risquent de durer un temps certain ce qui retardera d’autant la reconstruction et donc la remise en exploitation.
«Si après Luis nous pouvions nous permettre de perdre 500 chambre d’hôtels car avant nous en avions 3 500, aujourd’hui, après Irma, nous ne pouvons pas nous le permettre », assure Philipe Thévenet.
Ensuite, il s’agira de repenser le produit global, l’image de la destination, d’organiser une grande campagne de promotion.
Toutefois les hôteliers se disent confiants au sujet du retour des Américains. Un grand nombre d’entre eux sont très fidèles à l’île, reviennent d’année en année et ont déjà exprimé le souhait sur les réseaux sociaux de revenir le plus tôt possible pour témoigner de leur soutien.
Enfin, il existe un point positif dans cette catastrophe : le parc hôtelier sera neuf. Et cela sera certainement un atout majeur dans la promotion de Saint-Martin pour la saison 2018-2019.