[MISE A JOUR] Liam : sa maman fait appel du jugement
«Non seulement, je ne marche pas mais je ne tiens même pas assis. Lorsque je suis couché, je n'arrive pas à me retourner. Mes mains sont souvent crispées et ne saisissent aucun objet. Mes yeux ont l'air normaux, ils regardent mais mon cerveau n'interprète pas les images qu'il reçoit. C'est ce que l'on appelle la cécité corticale...»*
Liam a alors 20 mois et souffre notamment du syndrôme de West qu'il a contracté suite à des complications survenues lors de l'accouchement. Ses parents ont dû quitter de Saint-Martin où ils vivaient, et s'installer en métropole «pour son suivi médical», un suivi médical qui coûte cher. Aussi avaient-ils créé en 2011 l'association Marche avec Liam. Des appels aux dons avaient été lancés dans les journaux locaux.
En parallèle, la maman avait saisi le tribunal administratif de Saint-Martin afin de condamner le centre hospitalier Louis-Constant Fleming à l'indemniser des préjudices subis lors de l'accouchement. L'audience s'est déroulée à Basse-Terre le 16 décembre 2015. Le tribunal qui avait sollicité une expertise en vue notamment de déterminer les causes et les conséquences de ces préjudices, a condamné le centre hospitalier à verser à la maman en sa qualité de représentante légale de Liam une indemnité de 242 546 euros, une seconde de 4 500 euros en son nom propre ainsi qu'une rente trimestrielle de 7 211 euros. De plus, le centre hospitalier devra verser à la caisse primaire d’assurance maladie du Pas-de-Calais (région où vivent Liam et sa maman, NDLR) une somme de 72 142 euros.
Liam est né le 11 février 2010 à 6h10 par césarienne. Vingt minutes plus tard, il est transféré en néonatalogie pour détresse respiratoire. Il présente des «manifestations neurologiques de type troubles du tonus, puis convulsions avec apnée». Une paralysie cérébrale est diagnostiquée, Liam ne pourra pas marcher. Cet handicap parmi d'autres dont il souffre, est dû, selon les experts consultés par le tribunal administratif, à une anoxie ischémie per partum, autrement dit, à un manque d'oxygène au cours de la naissance. L'équipe médicale a trop tardé pour décider de pratiquer une césarienne au vu des circonstances.
RAPPEL DES FAITS
Admise vers 18 heures à l'hôpital, la maman entre en salle de travail vers 21 heures. Une anesthésie péridurale est pratiquée une heure plus tard. Tout va bien jusqu'à 2h30, au moment où «le rythme cardiaque fœtal présente des ralentissements». Le vrai travail d'accouchement ou d'expulsion, ne commence toutefois que vers 4h30. Au bout d'un quart d'heure, il est décidé d'utiliser une ventouse pour aider le bébé à descendre et sortir plus vite. Mais cela ne fonctionne toujours pas. Aussi une césarienne doit-elle être pratiquée. La maman est conduite au bloc opératoire à 5h45. Les experts médicaux estiment que cette décision a été prise trop tard. «Devant les anomalies du rythme cardiaque fœtal et l’absence de descente rapide de la tête fœtale, la renonciation rapide à la réalisation d’une ventouse partie haute avec une présentation postérieure asynclite et la prise de décision d’une césarienne auraient été une pratique prudente», a relevé dans leur rapport le tribunal administratif. «Ces insuffisances constituent des fautes dans l’organisation du service de nature à engager la responsabilité du centre hospitalier Louis Constant Fleming».
* Extrait du site internet de l'association Marche avec Liam.
MISE A JOUR
La maman de Liam a fait appel du jugement auprès de la Cour d'appel de Bordeaux. Elle considère en effet que le montant des indemnisations trimestrielles accordées n'est pas suffisant et ne correspond pas à la réalité.