Moustiques : comment s'est organisée la lutte
Des missions de contrôle et de prévention coordonnées par la lutte anti-vectorielle (LAV) sont menées à Saint-Martin. Les équipes de la délégation territoriale de l’ARS de Guadeloupe bénéficient du renfort d’agents du Service de LAV de Guadeloupe, du CEntre de Démoustication et de Recherches Entomologiques (CEDRE-LAV) de Martinique et de l’ARS Océan Indien. Des équipes de la Croix Rouge Française doivent aussi participer au dispositif de prévention, indique l'ARS de Guadeloupe.
Les missions ont consisté essentiellement en :
- des prospections de gîtes larvaires afin de les supprimer physiquement, par dépôt de prédateurs larvivores ou par traitements et en des pulvérisations spatiales autoportées dans les rues de quartiers ciblés,
- des sessions de captures sur appâts humains à différents moments post-ouragans, permettant ainsi de quantifier et qualifier la nuisance ressentie par la population et mieux estimer le risque vectoriel.
A Saint-Martin, des captures de moustiques adultes ont été réalisées sur 4 sites. Au total, 717 moustiques ont été collectés : essentiellement des Ae. taeniorhynchus (43%) et des Psorophora sp (37%). Près de 70% des moustiques collectés provenaient du site de Cul de Sac. En excluant le site particulier de Cul de Sac (Horizon Pinel), les populations d’Aedes (aegypti et taeniorhynchus) restent majoritaires, représentant deux tiers des culicidés collectés.
Après le passage de l’ouragan Irma, le pourcentage de gîtes a considérablement évolué (90%) pour diminuer fortement fin octobre (45%).
Les pulvérisations adulticides ont été suspendues après deux rotations complètes. En effet, l’espèce Ae. aegypti a développé de fortes résistances à l’encontre de la deltaméthrine. Si certaines espèces de moustiques nuisantes sont encore sensibles, ce moyen ne peut en aucun cas constituer un moyen de contrôle durable pour des questions éco toxicologiques (impact sur la faune non cible, en particulier la faune aquatique) et du fait du risque de développement de résistances. D’autres méthodes de lutte alternative ont été développées pour être écologiquement et économiquement acceptables : implantation de poissons larvivores de type « guppies » (Poecilia reticulata) dans les citernes, les puits et certains bassins, diffusion d’écrans moustiquaires, etc.