05.12.2017

Alors qu’il a une maîtresse, un mari est jaloux lorsqu’un homme parle à sa femme

Un homme de trente-huit ans natif de la Dominique, a comparu devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour des faits de violences conjugales.

Un jour de juin en 2016, le couple vient de Quartier d’Orléans à Marigot en bus pour régler un problème de téléphone. La femme discute avec un chauffeur qu’elle connaît bien ; ce dernier plaisante et lui demande «pourquoi tu ne m’embrasses pas ? » Son mari n’apprécie pas du tout la remarque et une dispute éclate. Les insultes fusent et l’homme aurait donné un coup sur la tête de sa conjointe. Celle-ci marche sur le trottoir et se réfugie dans le local d’une radio. Il continue de hurler. «Je vais te tuer, tu es une salope…», lâche-t-il.

La femme va déposer plainte à la gendarmerie. Elle affirmera que son mari la bat. Des témoins seront entendus et relateront trois autres disputes violentes. «Un jour qu’elle me coiffait, son mari l’a appelée et l’a insultée. Il est ensuite arrivé et l’a prise à la gorge», racontera l’un des témoins qui s’est interposé ce jour-là.

Pour le mari qui lui avait déjà cassé le bras il y a quatre ans, ce ne sont que des mensonges et assure que tout va bien dans son couple. Pour l’épouse, cela ne va pas bien et l’une des raisons est la relation qu’il entretient avec une autre femme. «Je comprends que cela soit un problème mais elle n’avait pas besoin de mentir», dit-il au tribunal.

«Vous ne pouvez pas vous montrer jaloux car un chauffeur de bus parle à votre femme alors que vous voyez quelqu’un d’autre», tente de lui faire comprendre le juge. «Vous êtes marié à une femme et vous allez de temps en temps en voir une autre, la polygamie est interdite en France», a-t-il ajouté. Depuis les faits, le mari affirme ne plus voir sa maîtresse ; celle-ci étant partie en métropole avec son enfant de trois ans.

Pour le vice-procureur, la victime fait preuve d’une «incroyable tolérance parce qu’elle est amoureuse et a peur de son mari». Il a requis une peine d’avertissement significative d’un an de prison avec sursis.

Après en avoir délibéré, le tribunal l’a condamné à une peine d’un an dont six mois de prison avec mise à l’épreuve de deux ans comprenant l’obligation de soins.

Le couple est venu ensemble à l’audience. Il attend son troisième enfant.

Estelle Gasnet