Un rapport sur les violences faites aux femmes en outre-mer remis à Annick Girardin
Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a été sollicité en juillet 2016 par le Premier ministre à rendre un avis sur les violences faites aux femmes. Ce rapport de 242 pages intitulé «Combattre les violences faites aux femmes en outre-mer » a été remis ce mardi en Martinique par d'Ernestine Ronai, co-rapporteure, à la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.
Il est indiqué que «chaque année, dans l’Hexagone, 220 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences graves physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime».
En outre-mer où vit 1,4 million de femmes (et 2,7 millions d’hommes), «13 % des violences physiques subies depuis le 18e anniversaire par des femmes sont le fait d’un conjoint ou d’un ex-conjoint et dans 18 % des cas le fait du père ou de la mère. Les violences sexuelles subies sur le cours entier de la vie sont essentiellement des attouchements avant l’âge de 15 ans ».
Il est précisé qu’en outre-mer, «la très grande majorité des atteintes volontaires à l’intégrité physique sont des violences physiques non crapuleuses, à savoir des violences exercées au sein du milieu familial, dans le voisinage, etc.» Ces violences ont augmenté entre 2010 et 2015.
Par ailleurs il est rapporté que «dans huit territoires ultramarins sur onze le taux de coups et blessures volontaires dans la sphère familiale est significativement plus élevé que le niveau métropolitain». Et c’est à Saint-Martin que le taux de victimes est le plus élevé. Puis en Polynésie française, Nouvelle-Calédonie et en Guyane. «Hors de la sphère familiale, les Outre-mer ont en moyenne un taux de coups et blessures volontaires beaucoup plus élevé qu’en métropole, surtout à Saint-Martin, en Guyane mais aussi en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte », est-il précisé.
Enfin, les chiffres cités dans le rapport «traduisent la partie la plus violente des actes perpétrés qui arrive à la connaissance de la justice». À Saint-Martin, les affaires de violences conjugales sont extrêmement nombreuses ; les femmes étant les victimes dans la plupart des cas. Très souvent, les hommes ne considèrent pas avoir été violents. «C’était juste une gifle», disent-ils aux magistrats. Ils justifient aussi leur comportement par celui de leur compagne.
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