21.12.2017

Marie Hamlet condamnée à 18 mois de prison dont 12 avec sursis

Elle a aussi une obligation de suivre des soins psychiatriques et une cure de désintoxication .

Marie Hamlet, la jeune femme de 28 ans qui avait enlevé vendredi sa fille de 3 ans après que celle-ci a été placée dans une famille d’accueil suite à une décision du parquet alerté par les services sociaux d’une mise en danger de l’enfant avec sa mère, a été présentée devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin mercredi matin selon la procédure de comparution immédiate. Elle était accusée d’avoir soustrait sa fille, de l’avoir gardée à l’étranger et d’avoir commis des violences sur les assistantes sociales. Pour rappel, elle avait percuté avec sa voiture le véhicule des assistantes sociales, qui transportait sa fille vers sa nouvelle famille d’accueil à Quartier d’Orléans. C’est après l’accident, que la mère avait récupéré sa fille et l’avait emmenée.

Après que les gendarmes ont retrouvé la mère et sa fille en partie hollandaise grâce à la collaboration des autorités policière et judiciaire de Sint Maarten, Marie Hamlet a été placée en garde à vue puis en détention provisoire jusqu’au procès.

À la barre du tribunal, elle s’est d’abord excusée pour son geste. Son avocat a expliqué qu’elle n’avait pas compris l’enjeu de la décision du parquet. «Elle a juste vu des gendarmes et des assistantes sociales arriver chez elle et lui prendre son enfant. Elle n’a pas compris que cela faisait suite à une décision de justice», a-t-il commenté.

Marie Hamlet est bipolaire et toxicomane. Des analyses sanguines ont été réalisées et ont révélé la présence de cocaïne, cannabis et d’un médicament type calment. Elle affirme pourtant ne pas prendre de cocaïne. Elle dit pouvoir le prouver grâce aux récentes analyses faites dans le cadre de sa nouvelle grossesse. Marie, enceinte de six semaines, avoue en revanche, fumer des joints.

Sa mère entendue dans le cadre de l’enquête par un psychiatre chargé d’étudier la personnalité de la mise en cause, a avoué que «sa fille était une bonne mère, elle fait à manger à ses enfants… mais quand elle est droguée, elle est un monstre».

«Le rapport des services sociaux d’une dizaine de pages fait état d’épisodes violents récurrents», a complété le vice-procureur Michaël Ohayon qui choisit de requérir une peine mixte. «Marie Hamlet doit réaliser ce qui se passe or elle est dans le déni. Je demande ainsi une peine pour sanctionner les faits qu’elle a commis car ils sont caractérisés mais aussi une peine permettant de l’aider», s’est-il justifié. Aussi a-t-il requis dix-huit mois de prison dont douze avec sursis et mise à l’épreuve durant une période de trois ans comprenant l’obligation de soins psychiatriques et de désintoxication ainsi que l’obligation d’indemniser les trois assistantes sociales constituées partie civile et qui ont demandé un euro symbolique à titre de dommage et intérêt. La collectivité, propriétaire du véhicule dégradé, s’est aussi constituée partie civile mais n’était pas encore en mesure d’estimer le préjudice. Cette partie de l’affaire a été renvoyée sur intérêt civil en février. Le parquet a aussi demandé la confiscation de la voiture de la prévenue.

Le vice-procureur s’est par contre interrogé sur la nécessité de maintenir Marie Hamlet en détention. «Je ne suis pas persuadé que sa place soit en prison», a-t-il confié. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné la jeune mère selon les réquisitions. Sa peine de six mois de prison ferme sera adaptée par le juge d’application des peines. Elle pourra par exemple porter un bracelet électronique. Marie Hamlet a quitté la salle d’audience les larmes aux yeux.

La juge des enfants a été saisie du dossier et doit entendre les deux autres enfants de Marie Hamlet.

Estelle Gasnet