4 600 euros récoltés et distribués aux chauffeurs de taxi
L’association des taxis de Saint-Martin organisait samedi une conférence de presse à la CCISM. Les 200 taxis figurent parmi les artisans les plus fragilisés par le passage d’Irma sur l’île. Comme pour la plupart des habitants, leur logement a été endommagé ainsi que leur véhicule, outil de travail. Beaucoup n’ont pas encore touché leur assurance, et certains n’en toucheront pas car leur véhicule était assuré au tiers si pas assez récent. Quant à ceux dont la voiture a été épargnée, ils ne peuvent de toute façon pas travailler. Leur activité dépend à 90% du tourisme. Et de tourisme il n’y en a pas vraiment pour l’instant. En tant qu’artisans, ils n’ont droit à aucune indemnité chômage. Seuls deux des chauffeurs présents ont déclaré avoir touché un fond du RSI. Le temps commence à être long, et les mois prochains le seront plus encore.
Une situation catastrophique qu’a d’emblée vu venir Christian Vautenin. Cet habitant du Vaucluse, aujourd’hui à la retraite, était formateur de chauffeurs de taxi. Entre 93 et 2010, il est venu une vingtaine de fois à Saint-Martin dans le cadre de son travail. Il connaît bien l’île et ses chauffeurs. Alors lorsqu’il a vu sur son écran de télévision les images des dégâts causés par Irma, il a tout de suite décroché son téléphone pour appeler Raymond Helligar, ancien président de l’association des taxis. « Qu’est-ce qu’on fait pour les taxis de Saint-Martin ? », a-t-il demandé. Il a alors utilisé son noyau de collègues et les réseaux sociaux pour faire jouer la solidarité des taxis de métropole.
«Récolter des fonds pour vous ce n’est pas simple», a-t-il confié à la soixantaine de chauffeurs présents dans la salle. «Les gens hésitent à donner car des collectes il y en a plein et parfois on ne revoit jamais les gens qui les lancent ni l’argent qu’ils devaient distribuer. Il y a toute une période où il faut montrer patte blanche», a-t-il expliqué. C’est pourquoi il s’est engagé par écrit à reverser 100 % des dons en main propre. Et a financé son déplacement à Saint-Martin avec ses propres deniers.
Il vient aujourd’hui avec une «faible somme» (4 600€) en assurant que ce n’est que le début. Ceux qui hésitaient à donner se sont décidés, mais l’argent n’a pas été versé à temps pour cette fois. Les 4 600 euros ont été répartis en dix chèques et distribués après évaluation des situations de chacun, à ceux qui en avaient le plus besoin. Le reste des dons, qu’il espère plus conséquent, sera distribué aux autres lors d’une deuxième étape.
Maggy Gumbs, la directrice de la CCISM, a assuré en outre avoir sollicité des aides, notamment le FISAC (fonds d’intervention pour les services, les artisans et les commerçants) ainsi que le fonds de secours des outre-mer, auquel les taxis n’étaient normalement pas éligibles. Ma demande a été acceptée par le ministère des outre-mer», a-t-elle annoncé. «Nous venons de plus de recevoir 14 000 euros après notre visite à Paris au mois de décembre que nous allons distribuer la semaine prochaine aux plus nécessiteux. On travaille pour vous. C’est long mais ça arrive. Il faut aussi en profiter pour tout remettre à plat et structurer la filière».
Maggy Gumbs a en effet rappelé aux taxis que pour mieux défendre leurs dossiers il faudrait que leur association soit déclarée en préfecture et que leur représentant soit un chauffeur de taxi. «Pour l’instant j’ai rien, j’ai même pas un RIB», a-t-elle précisé. Raymond Helligar partage son avis : «il est temps qu’on s’organise côté français. Nous n’avons plus de stand de tri ni de plateforme de réservation, il y a plein de choses qui manquent».
Commentaires
toujours la même histoire:
toujours la même histoire: des droits et des devoirs!!!
il faut aider les chauffeurs de taxis alors que ces personnes ont arnaqués les touristes pendant des années avec des prix de course hors norme.les courses les plus chères du monde vu les distances et au client assis dans leur taxi;alors il faut les aider en plus!!!! c est beau la solidarité et ont ils déjà fait un bilan financier dans le cadre de leur activité ?