Pillages : une quinquagénaire condamnée pour vol et violences
Le 10 septembre dernier, soit quatre jours après le passage d’Irma, K.C se rend dans le bar de ses parents situé sur la marina d’Oyster Pond. Là, il surprend D.J, une quinquagénaire originaire de Gironde, en train de remplir un cabas de bouteilles d’alcool. Elle est entrée par la porte située à l’arrière de l’établissement, déjà fracturée.
K.C demande à D.J ce qu’elle fait là. Elle lui répond : « le premier arrivé, le premier servi ». Et que de toute façon ses parents seraient remboursés par les assurances. Comme il proteste elle jette une bouteille dans sa direction, puis une autre qui se fracasse elle aussi contre le sol. Estimant que la femme n’est pas dans son état normal et effrayé, K.C court pour rejoindre sa compagne qui l’attend sur le parking dans son véhicule.
Elle est garée à côté d’un autre véhicule, près duquel se tient le fils de D.J qui vient de charger un cabas plein de bouteilles dans le coffre. D.J suit K.C sur le parking après avoir insulté et bousculé plusieurs personnes présentes. Le gérant, M.D, beau-père de K.C portera plainte pour le vol de 150 bouteilles d’alcool le 30 septembre, après avoir tenté en vain de régler le conflit à l’amiable car les deux familles se connaissent.
Interrogée par la gendarmerie une première fois lors d’une audition libre, puis une seconde fois en garde à vue, D.J ne cesse de nier les faits et va jusqu’à indiquer aux enquêteurs que l’auteur des faits est son fils. Elle reste sur ses positions lors d’une confrontation organisée entre les victimes et l’auteur.
Citée à comparaître devant le tribunal correctionnel ce jeudi 2 février pour vol et violences avec menace d’une arme (les bouteilles), D.J est absente à l’audience. Son avocate explique qu’elle est restauratrice côté hollandais et qu’elle a dû aller travailler car elle a perdu tout son personnel après Irma. Une absence qui ne joue pas en sa faveur. « Elle n’a pas pris la peine de se présenter au tribunal. C’est dommage parce que quand on est innocent il vaut mieux venir » commente le procureur Yves Paillard avant de requérir une peine pédagogique de deux mois de prison avec sursis et une amende de 1500 euros.
Dans sa plaidoirie, l’avocate de la défense réclame la relaxe pour les faits de vol, l’infraction ne pouvant selon elle pas être prouvée puisque personne n’a vu sa cliente transporter les bouteilles chargées dans le cabas jusqu’à sa voiture. Elle demande de retenir le contexte pour juger les faits de violence et fait remarquer l’absence de casier judiciaire de la prévenue « malgré son âge avancé ».
Le tribunal déclare toutefois D.J coupable de l’ensemble des faits et la condamne à deux mois de prison avec sursis et une amende de 1000 euros. Il rejette par ailleurs la demande formulée par la défense de non inscription de cette condamnation au B2 du casier judiciaire. Il reçoit en outre la constitution de partie civile de K.C et de son beau-père M.D et condamne D.J à leur verser respectivement 500 et 2500 euros.