15.03.2018

Il loue un révolver pour protéger sa supérette

Un gérant de supérette chinoise et un Saint-Martinois étaient convoqués jeudi devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour détention et cession d'arme et travail dissimulé.

Après le passage d’Irma, CM, d’origine chinoise et gérant d’une supérette à Quartier d’Orléans, s’est senti en insécurité. Il a ainsi voulu protéger son commerce, notamment la nuit, des éventuels pilleurs. «J’étais effrayé et nos supérettes étaient des cibles», estimait-il. Il a alors embauché GG, un rasta saint-martinois de 41 ans. Ayant besoin d’argent à ce moment, ce dernier a accepté le job. Le gérant de la supérette lui remettait une arme de poing, en l’occurrence un Glock, les nuits où l’ambiance semblait tendue.

Et c’est durant l’une de ces nuits, que GG a été contrôlé par les gendarmes. Ils ont aperçu un individu au comportement suspect et se sont approchés. A l’intérieur du commerce, ils ont vu le rasta avec l’arme de poing et un chargeur contenant treize cartouches de 9 mm. Or, il s’agit d’une arme de catégorie B et GG ne dispose pas des autorisations nécessaires pour la détenir. Il est donc poursuivi en justice.

Le gérant de la supérette est aussi entendu par les gendarmes. Il a reconnu les faits. Il a expliqué avoir loué le révolver en partie hollandaise pour la somme de 200 dollars par semaine. Il est poursuivi pour cession d’arme. Il lui est aussi reproché d’avoir embauché GG sans l’avoir déclaré. «Après Irma, il était difficile de faire les démarches administratives», a-t-il affirmé. Des arguments entendus par le tribunal mais qui a aussi relevé qu’aucune volonté de le faire n’a été montrée lorsque l’électricité et les autres moyens matériels étaient revenus et permettaient de le faire.

«Il ne s’est pas senti redevable de payer ses charges par contre il a remboursé l’arme aux personnes qui lui avaient fournir en leur donnant 1 800 dollars puisque l’arme a été saisie», a commenté le vice-procureur qui a requis une peine de quatre mois de prison ferme à l’encontre des deux individus, l’interdiction de détenir une arme durant une période de trois ans ainsi qu’une amende de 1 800 euros à l’encontre du gérant de la supérette.

Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé GG et a condamné CM à une amende de 1 800 euros et à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

que fait la justice pour protéger les commerçants en zone sensible ?

Et pour tous les pilleurs, la sentence a t'elle été aussi dure. Juste un stage de citoyenneté payé par le contribuable et un casier judiciaire vierge pour la plupart. Donc faut pas s'étonner que les commerçants se protégent par eux mêmes puisque l'état et la justice ne fait rien.