13.07.2016

Alain Richardson condamne «ces crimes barbares »

Tribune d’Alain Richardson, ancien président de la Collectivité.

Devant la barbarie et l’horreur innommable des meurtres gratuits qui ont frappé notre territoire ces derniers jours, nul ne peut et nul ne doit rester insensible et silencieux. Rien ne peut justifier, rien ne peut expliquer ces actes dans une société où la vie a toujours été considérée comme sacrée.
Je condamne avec la plus grande fermeté ces crimes barbares contre des femmes et des hommes innocents, des personnes pour l’essentiel qui ne sont sur notre île que par l’amour qu’ils avaient pour Saint-Martin. Ces crimes ne sont pas seulement contre ces innocents, mais contre notre île, contre nous tous. Je ne reconnais pas, je ne reconnais plus, mon île Saint-Martin. Ce n’est pas Saint-Martin, ce n’est plus Saint-Martin.
Mon cœur est brisé et je suis révolté par ces actes. Mes prières vont donc pour l’âme de ces victimes. Mon cœur, mes pensées et mes plus sincères condoléances vont aux familles endeuillées.
Saint-Martin, nous ne pouvons en rester là. Nous ne pouvons rester et attendre la ou les prochaines victimes. Nous ne pouvons rester et attendre que le sang coule à nouveau, et que notre territoire soit banni comme destination touristique. C’est notre avenir, ce sont nos vies, celles de nos proches et de nos visiteurs qui sont enjeux.
S’il s’avère que ceux qui ont commis ces meurtres odieux (ne serait-ce que dans un des cas), sont des repris de justice et ou des personnes emprisonnées pour des faits dits mineurs (autres que des crimes de sang), et qu’en prison ils se sont endurcis au point de devenir des bourreaux sanguinaires, des violeurs, des meurtriers, des criminels ; alors ceux qui présentent la création d’une prison à Saint-Martin comme une priorité et comme la solution à la délinquance et aux crimes, ils devront réfléchir encore un peu et éviter les propositions poudre aux yeux.
C’est donc une mobilisation générale que nous devons entreprendre pour exiger des actions fortes et de vraies solutions pérennes aux problèmes de violence, de délinquance, de circulation et de commerce d’armes à feu, du fort sentiment d’impunité et de cette insécurité sur notre territoire.
Je refuse donc de me rendre aux festivités du 14 juillet car je pense que l’heure n’est pas aux réjouissances mais devrait être plutôt au deuil et à la solidarité avec les familles des victimes ainsi qu’à la recherche de vraies solutions."

Anonyme