517 entreprises créées et 250 radiées à Saint-Martin depuis Irma
« L’économie de l’île a été bouleversée depuis Irma. Il y a des métiers qui se sont perdus, ou qui n’ont plus lieu d’être » considère Angèle Dormoy, la présidente de la CCISM.
Entre le 7 septembre 2017 et le 30 juillet 2018, la Chambre des métiers qui concerne principalement les artisans, a enregistré 274 créations d’entreprise et 67 radiations. Sans surprise, ce sont surtout des entreprises du BTP qui ont été créées.
« Nous avons mené une grande campagne depuis le cyclone pour dire aux personnes qui venaient travailler à Saint-Martin qu’il était important d’y créer un établissement secondaire ou de s’immatriculer ici de façon à participer à l’économie et à la fiscalité de l’île » indique Angèle Dormoy, elle-même chef d’entreprise.
Sur la même période, la Chambre de commerce qui, elle, concerne surtout les petits magasins, a enregistré 243 créations, et 183 radiations. « Pas mal de vendeurs ambulants se sont créés » avance-t-elle en précisant que la CCISM communiquera ultérieurement les détails.
Mais l’élément le plus important des statistiques réside dans les modifications. La chambre des métiers en comptabilise 131, et celle de commerce 400. « Souvent ce sont des mises en sommeil » explique-t-elle. En d’autres termes, ce sont des entreprises dont les gérants ont décidé de stopper l’activité pendant un certain temps en attendant une reprise pendant maximum deux ans. Ces modifications peuvent également traduire un changement de siège social - comme beaucoup de bâtiments sont endommagés -, un nouveau nom de gérant, l’ajout d’une nouvelle activité…
« Aujourd’hui il y a un peu plus de 7000 entreprises en partie française » poursuit Angèle Dormoy. Un nombre qui tend à être affiné dans les prochains mois. « Nous sommes en train de travailler sur le nombre d’entreprises actives depuis le cyclone. Nous allons envoyer nos équipes sur le terrain pour vérifier société par société. Ça prendra trois ou quatre mois » annonce-t-elle. En effet, si certains ont officiellement placé leur activité en sommeil, d’autres sont toujours enregistrés mais sont partis en laissant tout en plan. « Il y en a qui ont complètement disparu. On ne sait même pas où ils sont. Aujourd’hui, à part les contacter pour leur demander ce qu’ils ont l’intention de faire, on ne peut rien effectuer tant que l’entreprise n’a pas elle-même fait la modification » confie la présidente de la CCISM.
La CCISM aimerait avoir d’ici la fin de l’année une visibilité sur le nombre exact d’entreprises actives sur le territoire. Non seulement pour prévoir son budget – qui provient entre autres du reversement par la COM d’une partie des taxes récoltées auprès des entreprises. Mais aussi pour établir l’activité réelle du territoire qui va permettre à la CCISM de mettre en place des formations, des aides...
Demande de prorogation de la durée de l’activité partielle, tentative de reporter le délai du moratoire social, relance du guichet unique… La présidente de la CCISM l’assure : « nous sommes dans une phase de relance d’aide et de soutien aux entreprises en cette période de reconstruction ».