Elèves, parents et enseignants de Saint-Martin appellent à une mobilisation lundi
Parents d’élèves, élèves et enseignants, représentants du service de l’éducation et élus de la COM se sont réunis ce dimanche 9 septembre à 17 heures à la cité scolaire pour faire un point notamment sur l’avancée de l’installation des préfabriqués.
Pour rappel, en attendant l’arrivée des dix classes mobiles, prévue à la fin du mois de septembre, la Collectivité devait installer quatre salles de classes provisoires dans des préfabriqués. Si toutes les salles de la cité scolaire (sauf deux de sciences) sont opérationnelles, il manque de la place pour accueillir les quelque 1500 élèves qui doivent débuter les cours demain. La cité scolaire héberge en effet le collège Soualiga, détruit par Irma.
Sauf que, la semaine dernière, seules deux classes en préfabriqués, prévues pour le lycée, étaient installées. Dans l’urgence, les services de l’Etat et de la COM ont cherché une solution afin d’obtenir deux classes en préfabriqués de plus pour le collège. La gendarmerie a cédé à la communauté éducative les préfabriqués, jusque-là stockés au port, puis à l’annexe de la préfecture, à Galisbay, qui lui étaient normalement destinés et qu’elle n’avait pas encore utilisés.
Suite à la polémique suscitée par la publication sur les réseaux sociaux la semaine dernière d’une vidéo montrant des sanitaires dans ces préfabriqués de récup’ qui venaient d’être déposés à la cité scolaire, l’Etat a fait intervenir un inspecteur d’hygiène et sanitaire. Après avoir effectué son diagnostic jeudi 6 septembre dans l’après-midi, Sébastien Hassan Dib, inspecteur de l’hygiène et de la sécurité de la région académique, a donné l’autorisation d’ouvrir, sans réserve, et n’a donc relevé aucun problème d’hygiène.
Ce dimanche, les derniers travaux d’électricité étaient en train d’être finalisés. Les préfabriqués, assemblés pour constituer deux classes de collège, ont été vidés des sanitaires qu’ils contenaient, nettoyés et repeints. Chaises et tables doivent être installés dans la foulée afin de pouvoir accueillir les élèves dès demain.
« C’est la preuve que quand on y met de la bonne volonté les choses sont possibles rapidement » considère Dominique Louisy, enseignante en Lettres et Histoire mais aussi représentante du Syndicat du personnel enseignant de la Guadeloupe (SPEG)
Les enseignants et parents d’élèves, ont décidé d’unir leurs forces en créant un collectif « parents, enfants et enseignants de Saint-Martin ». Comme évoqué lors d’une réunion organisée par l’UPESM vendredi 7 septembre au soir, parents, élèves et enseignants, sont nombreux à être préoccupés par les conditions d’accueil des élèves. Les parents s’inquiètent entre autres des aménagements d’emploi du temps de leurs enfants, mis en place en attendant l’arrivée des classes mobiles. « Mon fils de 4ème commence tous les jours à 7 heures du matin et a cours le mercredi après-midi. » explique cette maman qui, en plus de craindre que ce rythme ne fatigue son enfant, regrette qu’il ne puisse participer aux activités extrascolaires auxquelles elle l’avait inscrit. « En plus, il n’y a pas de salle de permanence alors où vont aller les élèves si un prof est absent ou s’ils ont un trou dans leur emploi du temps ? » questionne-t-elle.
Une situation présentée comme provisoire, qui devrait s’améliorer à la fin du mois avec la réception des classes mobiles, sans toutefois devenir idéale. « Pour être très clair, les choses s’arrangeront vraiment ici quand le collège des 900 sortira de terre » explique Christian Climent-Pons directeur de projet, chargé de la reconstruction du système éducatif de Saint-Martin, recruté en juin dernier par l’éducation nationale pour accompagner la collectivité à qui incombe la gestion des écoles et établissements. Il ajoute que la construction de ce nouvel établissement, pour laquelle l’Etat devrait participer, est supposée être terminée pour la rentrée 2021. Il se situera en face de la cité scolaire -qui deviendra alors uniquement un lycée – sur un terrain que la Collectivité a commencé à acquérir en juillet dernier.
Le collectif invite parents et enseignants à se vêtir de noir (et élèves en tenue d'école) et à se réunir lundi à 7 heures du matin devant la Collectivité - ainsi que par petits groupes devant chaque établissement - pour protester contre le manque de salles, non seulement à la cité scolaire, mais aussi à Mont des Accords, au LPO, ainsi que le retard des travaux à Siméonne Trott et Omer Arrondel. Les enseignants (SNES-FSU) ont déposé un préavis de grève. « Nous proposons aussi de nous rassembler pour manifester contre les problèmes d’insécurité (absence de clôtures et de barrières aux abords de certains établissements), le manque d’infrastructures sportives en bon état et les horaires prévus par les emplois du temps » explique Lynn Taylor, membre de l’UPESM (union des parents d'élèves de Saint-Martin) ainsi que du nouveau collectif.
