Le collectif parents/élèves/enseignants a bloqué l'entrée de la cité scolaire ce matin
« Réparez nos écoles ! ». Ce slogan, scandé par le collectif « parents, élèves et enseignants de Saint-Martin » a été repris en chœur par les élèves de la cité scolaire rassemblés ce mardi 11 septembre au matin devant l’entrée de la cité scolaire.
Le collectif avait proposé une mobilisation dès 6h30 du matin et par petits groupes, bloquait les différentes entrées de l’établissement dans lequel les cours devaient débuter un peu avant 7 heures. « Lors des deux réunions aujourd'hui à la Collectivité et au bureau de l'éducation nationale, la réponse à nos revendications s'est réduite au fait que les enfants n'étaient pas en danger dans leur établissement scolaire. La qualité de l'enseignement proposé dans le contexte actuel est pour nous non acceptable" indiquait le collectif hier pour annoncer la mobilisation de ce matin.
« Je vois que des gens prennent l’action. Ils pensent que les conditions d’apprentissage ne sont pas parfaites et c’est vrai que si on ne fait rien cela ne va pas changer. Moi je suis venu pour avoir cours, je ne savais pas que ça allait être bloqué » commente Anderson, élève de Terminale S, qui attend parmi les autres élèves devant les marches menant à l’entrée. « C’est une bonne cause. Je comprends pourquoi ils font ça. Nous n’avons pas assez de salles. Mais nous on est en terminale, on a notre bac à passer et si on manque des cours ça nous met en difficulté » ajoute Macha, sa camarade de classe.
« On suit les parents, s’ils débloquent, je vais faire cours pour accueillir les élèves » explique Jéremy Huot, professeur d’anglais dont le syndicat SE-Unsa n’a pas déposé de préavis de grève, et membre du collectif. « On est 100% avec eux » précise-t-il en faisant référence aux parents d’élèves.
Hier, lundi 10 septembre, le collectif avait mobilisé plusieurs dizaines de parents, élèves et enseignants devant la Collectivité pour protester contre l’état de plusieurs établissements scolaires suite aux retards dans les travaux programmés cet été. Une délégation de huit personnes avait été reçue par le président de la COM et ses vice-présidents, dont Annick Petrus, en charge de l’éducation. « Ils nous ont répété que les retards n’étaient pas de leur faute mais de celle des prestataires privés et qu’ils ne peuvent pas gérer ce qu’ils mandatent. Pour les gros œuvres, on sait que la réhabilitation totale des établissements ne sera pas possible avant 2020. Mais ce qui nous déplaît c’est que rien n’est fait dans les petits travaux. Ce qui donne l’impression que l’éducation n’est pas une priorité » rapporte Jérémy Huot.
Le collectif s’était ensuite dirigé vers le service de l’éducation pour demander un report de la rentrée afin de laisser le temps à la COM de terminer les petits travaux. Michel Sanz, l’IA-DAASEN, avait répondu négativement. « Le recteur a fait en sorte que la rentrée se fasse. Il ne va pas faire machine arrière parce que la COM n’a pas fait son travail. Il est dans son rôle. Les parents aussi. La COM ne comprend que le blocage » ajoute-t-il.
Un peu avant huit heures, le principal de l’établissement a coupé avec une pince le cadenas posé par les parents sur une des grilles d’entrée. Avant de laisser entrer ce qui voulaient aller en cours, Lynn Taylor, membre de l’UPESM (association des parents d’élèves) et du collectif, s’est adressée, micro à la main aux élèves pour leur expliquer les enjeux du blocage : « si vous voulez que vos écoles soient réparées il ne faut pas y aller. On pense collectif parce que même si ça a l’air de s’arranger ici, ce n’est pas le cas partout. C’est à vous d’agir pour l’école à Saint-Martin ». Clarisse Martin, élève de BTS et membre du collectif, a pris ensuite le micro pour haranguer la foule : « Saint-Martin est fort on va y arriver », avant d’être chaleureusement applaudie. Harry, un parent d’élève a entre temps traduit les enjeux en créole. La plupart des élèves sont ensuite rentrés dans l’établissement.
Le blocage levé, le collectif a promis que le mouvement allait continuer dans les jours à venir. Il demande une réunion commune avec l’Etat, la COM et l’éducation nationale et souhaite que l’Etat reprenne la gestion des travaux dans les établissements.
Photos transmises par les enseignants de la cité scolaire :