06.11.2018

Risques naturels : mieux former les services de l’Etat et la population

La délégation sénatoriale outre-mer présidée par Michel Magras, sénateur de Saint-Barthélemy, a réalisé un rapport d’information sur les «Risques naturels majeurs / Urgence déclarée outre-mer»* à la suite du passage d’Irma. Elle insiste entre autres sur la nécessité de «s’entraîner et de se former» pour mieux savoir gérer les crises et sur la nécessité de «revivifier la culture du risque».

Tous les territoires ultramarins sont exposés à un, voire plusieurs, risques naturels : cyclone, tsunami, séisme, éruption volcanique, mouvement de terrain, pour ne citer que les principaux. Or tout le monde n’est pas préparé pour y faire face. Les membres de la délégation sénatoriale préconisent ainsi de mieux former les acteurs qui gèrent les crises ainsi que les populations.

«Les exercices» apparaissent comme «une nécessité pour les services de l’Etat». Si les sénateurs ont pu constater que les préfets en outre-mer comme ceux en métropole, participent au minimum à quatre exercices de crise à dimension interservices par an et à deux par an pour les zones de défense et de sécurité, ils «exigent» que les cadres soient formés avant leur arrivée. Il s’agit de la recommandation numéro 16 du rapport : «exiger que la prise de fonction en outre-mer d’un préfet, sous-préfet exerçant les fonctions de directeur de cabinet ou haut commissaires (en Nouvelle Calédonie, Ndlr) ne puisse se faire qu’à la condition d’avoir participé à au moins un exercice de gestion de crise simulant un événement naturel majeur».

Pour la délégation, il apparaît également évident que « les représentants de l’Etat responsables de la gestion de crise ne puissent être remplacés simultanément». Et d’estimer : «le renouvellement massif de l’équipe préfectorale de Guadeloupe (préfet, directeur de cabinet, secrétaire générale aux affaires régionales) sur un temps très court en août et septembre 2017 n’a certainement pas favorisé la bonne gestion d’Irma.»

En parallèle, la délégation souligne l’importance de former et d’informer la population. Elle a pu constater au gré de ses entretiens que «la population et particulièrement les jeunes générations, semble de moins en moins prête face aux risques». Elle recommande notamment aux communes et collectivités de rédiger, d’actualiser et mettre à disposition des documents d’informations (DITRIM), d’organiser chaque année dans les écoles une semaine consacrée à la prévention des risques, d’informer les résidents temporaires mais aussi les touristes.

Enfin, les sénateurs misent sur des exercices « grandeur nature » associant le public. Aujourd’hui plusieurs pays participent à Caribwave, un exercice pratiqué par les autorités en cas d’alerte tsunami mais la population n’est pas associée. «Ces exercices pourraient être organisés en cycle triennal alternant les risques cyclonique, sismique et tsunami. Ils pourraient être organisés autour d’un date symbolique afin de renforcer la conscience de la population et la mémoire des événements majeurs connus dans les territoires», propose-t-elle. La délégation cite en exemple des actions de ce genre menées au Japon pour éduquer le public au risque sismique.

* Guillaume Arnell est rapporteur coordonateur, Mathieu Darnaud rapporteur et Victoire Jasmin rapporteure.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

Bonne proposition mais pour avoir participé à plusieurs exercices, les RETEX sont toujours amendés de façon à rentrer dans les clous.
Ainsi, voir les conclusions de l'ARS Zonale après le dernier Richter.
NOUS SOMMES PRETS.
Oui, mais avec l'hypothèse que ni les aéroports, ni les ports, ni les CHUs ne seraient détruits par un séisme majeur.
Ce qui est impossible.
Exercice OUI, mais pas pour faire semblant, l'important est d'y déceler nos défauts, même s'ils sont encore majeurs.