La journée mondiale du diabète célébrée aussi à Saint-Martin
« A Saint-Martin, le diabète touche au moins une famille sur deux » avance Chantale Thibaut, présidente de Saint-Martin Santé. A l’occasion de la journée mondiale du diabète, l’association organisait à l’hôpital Louis Constant Fleming ce mercredi 14 novembre, une matinée consacrée à cette maladie autour du slogan « le diabète concerne chaque famille ».
Comme l’explique sur son site la fédération française des diabétiques, le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation qui se traduit par un taux de glucose élevé dans le sang : l’hyperglycémie. On distingue principalement deux types de diabète : le diabète de type 1 qui touche environ 10 % des diabétiques et le diabète de type 2 qui en touche environ 90 %.
Le diabète de type 1, appelé autrefois diabète insulinodépendant (DID), est habituellement découvert chez les personnes jeunes : enfants, adolescents ou jeunes adultes. Il résulte de la disparition des cellules bêta du pancréas entraînant une carence totale en insuline. Il existe une prédisposition génétique mais les autres causes sont mal connues. L’environnement aurait également un rôle. L’unique traitement actuellement est l’apport d’insuline : soit sous forme d’injections, soit avec une pompe à insuline. Le diabète de type 2 apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans. Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des personnes génétiquement prédisposées. L'insuline ne peut plus réguler la glycémie et cette résistance épuise progressivement le pancréas qui finit par ne plus assurer une production suffisante d'insuline. Ces deux mécanismes font que le glucose ne pénètre pas dans les cellules du corps et reste dans la circulation sanguine. Le taux de glucose dans le sang n’est pas régulé par l’insuline. Il est traité dans un premier temps par des mesures hygiéno-diététiques, puis on a rapidement recours à des traitements antidiabétiques oraux et/ou injectables dont l’efficacité n’est optimale que s’ils sont associés à une alimentation équilibrée et à une activité physique régulière.
« Saint-Martin Santé consiste en une communauté professionnelle territoriale de santé, où plusieurs acteurs intra et extra hospitaliers travaillent ensemble tout au long de l’année autour du dépistage et de l’éducation thérapeutique », explique sa présidente, également infirmière à l’hôpital. Pour ce forum consacré au diabète, l’association a donc invité ses partenaires et mis en place plusieurs ateliers réunissant les différents acteurs pour non seulement prévenir et diagnostiquer, mais surtout mieux vivre avec la maladie : dépistage, diététique, matériel médical spécialisé, sophrologie, massages ayurvédiques, activité physique adaptée à la santé.
Comme partout ailleurs, le diabète de type II est le plus répandu sur l’île. « C’est celui de la malbouffe » y va franchement Chantale Thibaut qui préconise donc de manger et faire du sport en famille pour éduquer tous les membres.
L’association, agrémentée par l’ARS pour l’éducation thérapeutique a donc pour ambition d’accompagner les malades dans le changement de leurs habitudes alimentaires et la pratique d’une activité physique régulière. Shelley Ruart, doctorant en STAPS est venu exprès de la Guadeloupe pour animer un atelier d’activité physique adaptée à la santé. « Je fais faire un peu de tout aux diabétiques : de la marche etc…. Lorsqu’ils sont en surpoids on fait des petits temps pour ne pas trop faire souffrir les articulations ». Le stress faisant varier la glycémie, les diabétiques sont aussi invités à consulter une sophrologue. Marylin Autefault les reçoit directement à l’hôpital. Elle leur apprend notamment à gérer leurs émotions, y compris celles liées à l’annonce de la maladie et leur propose un suivi psycho-corporel pour les relaxer. « Je les aide à ressentir des sensations bienfaisantes pour mieux vivre avec la maladie et ne pas rester dans la négativité ».
« Le diabète est un problème international qui touche beaucoup Saint-Martin. Mais maintenant nous avons la possibilité de bien prendre en charge les personnes et de développer les actions de prévention. Nous les accompagnons dans leurs désirs de vie et leurs projets tout en prenant en compte leur pathologie » assure Pascale Famy, diabétologue à l’hôpital qui favorise l’entretien motivationnel : « je pars du patient, pas de la maladie ». Elle souligne une recrudescence de cas de diabètes gestationnels, autrement dit, le diabète qui se déclenche chez les femmes enceintes. « Il y en a énormément. Les patientes nécessitent un suivi diététique pour avoir une alimentation plus équilibrée et si ce n’est pas suffisant on a recours à l’insuline. ». Si ce diabète s’interrompt normalement à l’accouchement, les patientes sont suivies pendant au moins dix ans pour voir si elles ne redéveloppent pas la maladie. « La façon dont elles ont appris à manger pendant leur grossesse est celle qu’elles doivent garder pour elles et leur famille » ajoute-t-elle.
Le but du traitement dans les deux types de diabète est de normaliser la glycémie car les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps. Des complications pouvant entraîner une cécité, des atteintes des pieds pouvant conduire à des amputations, des infarctus, des accidents vasculaires cérébraux… Sur le stand de Jessica Meric, gérante de Saint-Martin médical, on trouve des nutritions spéciales pour les diabétiques, du matériel de sport, mais aussi des chaussures adaptées pour ne pas compresser le pied. « Le diabète empêche la cicatrisation des plaies. Cela peut provoquer des mal perforants plantaires, des ulcérations… Lorsque les chaussures sont trop serrées, la plaie s’étend. En plus, souvent ils ne sentent pas la douleur. Environ 45% des diabétiques ont des plaises qui mettent plus de quatre semaines à cicatriser. Pour certains, cela va même jusqu’à l’amputation. Mais moins qu’avant » avance Béatrice Becsangele, infirmière hospitalière, détachée pour le réseau de chirurgie et de cicatrisation. Elle estime que depuis plus de deux ans, à Saint-Martin le parcours du patient diabétique est mieux fléché qu’avant ce qui évite généralement d’arriver à des extrémités comme des amputations.
Saint-Martin prolongera son action de sensibilisation, de prévention, d’information et de dépistage du diabète tout au long du mois de novembre dans différents lieux :
Le 17 Novembre de 9h à 12h. Pharmacie de Grand Case. En collaboration avec le Bus Santé de la Croix Rouge des stands de prévention, d’informations, de dépistage, de nutrition et d’activités physiques seront proposés.
Le 21 Novembre de 9h à 12h. Etablissement Privé Deux ateliers ludiques sur la pathologie du diabète et sur l’équilibre alimentaire seront mis en place.
Le 24 Novembre de 9h à 12h. Le Square Les Palmeraies, Résidences de la SEMSAMAR à Quartier d’Orléans. En collaboration avec le Bus Santé de la Croix Rouge : stands préventions, information, dépistage, ateliers découverte du gout et équilibre alimentaire, animations sportives.
Le 28 Novembre de 9h à 11h. Parking du Pôle Solidarité et Famille. Des stands de prévention, d’information, de dépistage, d’activité physique, de diététique ainsi qu’un atelier bien être seront proposés.
L’association organise par ailleurs un jeu concours : « faites-vous photographier en famille ou entre amis avec ce cercle géant. Les photos seront postées sur notre page Facebook « Saint Martin Santé » les trois personnes qui obtiendront le plus de « Like » se verront récompensées »