Les douanes saisissent 285 kilos de cocaïne dans la baie de Grand Case
Dans la nuit du 2 au 3 décembre dernier, la douane de Saint-Martin à bord de la vedette Soualiga à proximité de la baie de Grand Case, aperçoit un navire tous feux éteints en train de rentrer dans la baie. Les équipiers de la douane décident de procéder à un contrôle et mettent l’annexe à l’eau.
Alors qu’ils approchent du hors-bord Cigarette qu’ils veulent contrôler, un semi-rigide d’environ sept mètres tente de les percuter. A l’issue d’une opération tumultueuse, les services des douanes parviennent à ce que le semi-rigide s’éloigne et montent à bord du Cigarette. Trois individus s’y trouvent. Deux s’enfuient en se jetant à l’eau. Les douaniers interceptent le troisième. Puis découvrent à l’intérieur du coffre, dix ballots de cocaïne, soit environ 285 kilogrammes. C’est la deuxième plus importante saisie de l’année.
L’individu, un Vénézuélien de 46 ans, est placé en retenue douanière et remis conjointement à la section de recherche de la gendarmerie et l’antenne OCRTIS (Office Central pour la Répression du Trafic Illicite) de Saint-Martin. Mardi 4 décembre une information judiciaire est ouverte et un juge d’instruction saisi. L’individu interpellé est actuellement en cours de transfert vers Fort de France. Les déclarations qu’il a faites au cours de sa garde à vue semblent « peu vraisemblables » aux enquêteurs et méritent de plus amples vérifications. Un second individu a été identifié et un mandat d’arrêt international a été décerné à son encontre. Il s’agit d’un Français, propriétaire du Cigarette. Le bateau, estimé à au moins 200 000 euros a été provisoirement saisi et confié à l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués. Il sera définitivement saisi puis vendu si les individus sont reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés.
« Il s’agit d’un dossier emblématique » considère Renaud Gaudeul, procureur de la République à la juridiction interrégionale spécialisée à Fort de France lors d’une conférence de presse à la marina Fort Louis jeudi 6 décembre en fin de matinée. Il a bon espoir que cette saisie permette aux enquêteurs de remonter la filière et d’en apprendre plus sur le transport et la base logistique des trafiquants. Il précise que ces 285 kilogrammes de cocaïne correspondent à une valeur marchande en métropole d’environ 24 millions d’euros. Quant à la provenance de la marchandise, la nationalité de l’individu interpellé fait privilégier la piste du transit par le Vénézuela, qui n’est pas un pays producteur mais est connu pour servir de transit.
« Je salue le véritable professionnalisme des douaniers à bord (sept ou huit, ndlr)» ajoute Renaud Gaudeul en soulignant les conditions difficiles de l’appréhension des trafiquants qui a eu lieu de nuit, sans lune, et dans une mer agitée. « Ils ont dû sortir leurs armes sans en faire usage » déclare-t-il.
La sécurité sur les arraisonnements est au cœur des préoccupations des autorités. « Les conditions d’intervention sont de plus en plus difficiles sur l’ensemble de la Caraïbe » avance Jean-François Dutheil, directeur interrégional de la douane Antilles-Guyane. L’objectif étant bien sûr d’obtenir des résultats sans qu’il y ait de blessés de part et d’autre.
« Saint-Martin reste une plateforme logistique relativement sensible en termes de trafic » ajoute-t-il. Il rappelle par ailleurs que le service des douanes a fortement été impacté par Irma, et qu’il a fallu huit mois pour réparer la vedette endommagée. Jusqu’à sa remise en service au printemps dernier, les douanes ont effectué des patrouilles communes avec la gendarmerie. Jean-François Dutheil a annoncé que des nouveaux moyens allaient être mis à la disposition des douaniers de Saint-Martin. D’ici quelques semaines ils seront équipés d’un semi-rigide plus puissant pour compléter leur dispositif de surveillance.
Crédits photos des ballots de cocaïne et du navire saisis : Douane française.
Commentaires
Bravo à la Douane !
Bravo à la Douane !
Dommage que les douaniers ont
Dommage que les douaniers ont joué solo.... ou était le dispositif terrestre ?