Go les Pokémon à Saint-Martin !
«Savais-tu que notre Terre était habitée par des créatures appelées Pokémon ? », demande le professeur Saule. Et bien si tu ne le savais pas, maintenant tu es au courant ! Il y en a même à Saint-Martin. Et des deux côtés de l’île ! L’application Pokémon Go qui fait fureur dans le monde entier est en effet officiellement téléchargeable en France et en outre-mer depuis le 24 juillet (elle ne l’était que dans certains pays dont le Japon, les USA ou l’Australie). Plusieurs Saint-Martinois l’utilisent déjà. Depuis le début de semaine, ils sont plusieurs à se retrouver à Marigot en fin d’après-midi à échanger sur leur expérience.
«Mardi soir, nous étions par exemple une dizaine», confie Olivier dont l’intérêt à télécharger l’application était de retrouver Pikachu, Carapuce, Giratima et autres personnages du jeu vidéo né en 1996 au Japon. «Je suis de la génération Pokémon… J’avais neuf, dix ans quand le jeu vidéo est sorti. J’étais donc curieux de découvrir aujourd’hui l’application», précise-t-il. «Je l’ai téléchargée car c’est la nouvelle application à la mode !», explique de son côté Anna, plus jeune. Elle l’avait même installée quelques jours avant qu’elle ne soit disponible en France. «Il y avait des sites Internet qui le permettaient», avoue-t-elle.
LES RUES DE SAINT-MARTIN, LE DÉCOR DU JEU
Développé par Niantic, une start-up de San Francisco, Pokémon Go est un jeu dont le but est de chasser des Pokémon avec son smartphone. Son ingéniosité est de placer l’usager dans sa propre ville. Ici, les décors sont donc les rues de Saint-Martin et les principaux monuments. Et pour avancer dans le jeu, il faut utiliser ses jambes ! Quelques minutes après le démarrage, un message vous l’indique : «maintenant, vous devez marcher».
Anna et son petit cousin ne vont pas le nier. «Aujourd’hui, nous avons mal aux pieds !», confesse-t-elle. En effet, la veille ils sont partis de Cul de Sac et sont allés au-delà d’Hope Estate pour trouver des Pokémon. Au total, ils ont parcouru dix kilomètres à pied… mais aussi en bus. Bien qu’elle soit fatiguée, Anna essaie de voir le bon côté. «Peut-être que cette application va permettre de faire baisser le taux d’obésité dans le monde», espère-t-elle.
Selon les initiés, on peut trouver des Pokémon un peu partout sur l’île : de Grand Case à Philipsburg en passant par la marina Royale ; là il y en aurait plein selon Anna. En outre, le jeu impose à ses usagers de se rendre devant des monuments précis, comme le Fort Louis, l’obélisque situé à la frontière à Bellevue ou la statue de la marchande située au niveau du rond point sur le front de mer à Marigot qui sont des Pokéstop ou devant le palais de justice où il y a une arène. «Cela permet de sortir de chez soi… L’intérêt est ainsi plus grand dans les grosses villes où l’on peut découvrir ou redécouvrir des bâtiments», avoue Olivier.
LES LIMITES DU JEU LOCALEMENT
La petitesse de l’île réduit en effet les possibilités et le champ des actions. «Le jeu en lui-même est bien mais il n’y a pas grand chose à Saint-Martin», regrette Anna. Néanmoins, elle apprécie de pouvoir rencontrer d’autres personnes. «Lorsqu’on cherche des Pokémon, on croise d’autres joueurs, c’est souvent les mêmes. Cela crée un réseau», confie-t-elle.
L’application est déjà utilisée par plus de 25 millions de personnes aux USA et plus d’un million en France. Un succès planétaire qui invite toutefois à la prudence. Certains accidents ont déjà été enregistrés à la suite d’imprudences commises par des usagers de la route et de l’application. Aussi la gendarmerie-a-t-elle diffusé des messages appelant à la vigilance. Et comme le rappelle le professeur Saule lorsque tu te lances dans cette aventure virtuelle, «Sois toujours attentif et regarde autour de toi».
