Huit mois de prison pour des faits de violence et détention d'armes
La victime, EN, déclare avoir été agressée à deux reprises. La première fois, le 16 janvier, SI, le mis en cause, l’aurait menacée avec un cendrier suite à une altercation. Deux jours plus tard, SI l’aurait «fouetté avec une branche d’arbre».
En face, SI, le prévenu, donne une version différente des faits. Il affirme que tout s’est passé le 18 janvier. Il explique que EN est venu vers lui avec une barre de fer et pour se défendre, il a pris une branche d’arbre qu’il a ensuite lancée et elle est tombée sur le dos de EN. Puis, la femme de celui-ci a pris un couteau de cuisine et SI a saisi un cendrier au cas où elle serait venue vers lui.
Les gendarmes ont été saisis de l’affaire et SI a été interpellé. Il a été présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin mercredi matin. A l’audience, les deux protagonistes ont campé sur leur position.
L’origine du conflit entre eux est le non paiement du loyer. SI est propriétaire du logement où habitent EN et sa compagne ; il l’a hérité de son père décédé en 2015. Mais depuis 2016, EN ne paie plus les loyers. Ce dernier se justifie en disant qu’en 2016 un huissier lui a dit qu’il y avait une procédure de mise aux enchères dudit logement et qu’il devait payer le loyer à personne mais lui verser à lui. Seulement, toujours selon EN, l’huissier ne lui a jamais envoyé de RIB pour effectuer les virements, il n’a donc jamais payé depuis. Toutefois, après Irma, il a réalisé des travaux de plomberie en contre partie de mensualités.
L’avocate de la défense explique à la barre que la procédure de mise aux enchères n’a jamais abouti et que son client a été reconnu propriétaire du bien. Selon elle, EN est bien redevable des loyers. L’affaire a été évoquée pour comprendre le différend et les circonstances des faits commis la semaine dernière mais elle n’a pas été jugée car elle relève du civil.
Dans le cadre de l’enquête relative aux faits de violences, une perquisition a été effectuée au domicile de SI et plusieurs armes ont été découvertes : un fusil semi-automatique, un pistolet semi-automatique, un fusil à pompe, deux chargeurs et 49 cartouches de calibre 45. La détention d’armes de catégorie B sans autorisation constitue le second chef d’inculpation et motif de présentation du mis en cause en comparution immédiate.
Sur ce point, SI s’est justifié en disant que les armes appartenaient à son père qui avait été chef de la police territoriale. «Je les ai trouvées lorsque j’ai nettoyé sa maison, soit un an après son décès», a-t-il confié. Mais au lieu de les déclarer ou de les rendre à la gendarmerie, il les a conservées, ce qui est un délit.
«Les armes sont un facteur de trouble sur le territoire, nous y sommes très sensibles», a commenté le vice-procureur. Pour autant, il n’a pas requis de mandat de dépôt comme le parquet a l’habitude de le faire dans des affaires liées aux armes, car dans celle-ci, SI est parfaitement inséré dans la société. Il est apiculteur, possède trente ruches et participe à l’éducation de ses trois enfants. Le représentant du ministère public a demandé une peine de huit mois de prison, une interdiction de posséder une arme soumise à autorisation durant une période de cinq ans, la confiscation des armes trouvées et une interdiction d’entrer en contact avec la victime.
Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions. Il a aussi reçu la constitution de partie civile de la victime et condamné SI à lui verser 100 euros au titre des dommages et intérêt ; elle avait demandé 1 500 euros.