À quand des postes de secours à Saint-Martin ?
L’accident de jet ski dont a été victime un jeune de 16 ans à la Baie orientale le 31 décembre dernier, ainsi que celui d’un kite-surfeur survenu sur la même plage à quelques jours d’intervalle, rappellent la nécessité de la création de postes de secours sur les plages de Saint-Martin. En effet, si les deux victimes ont pu être secourues, c’est parce que des infirmières et médecins se trouvaient par hasard sur la plage au moment des accidents.
Règlementation
Les maires et les collectivités de bord de mer ont pour obligation légale d'assurer la surveillance de certaines de leurs plages. Selon la Circulaire n° 86-204 du 19 juin 1986 relative à la surveillance des plages et lieux de baignade d'accès non payant, « tout aménagement spécial visant à développer la baignade constitue une incitation à la baignade et engendre donc, pour la collectivité locale compétente, la mise en œuvre de moyens de surveillance et de secours nécessaires à la sécurité des usagers, conformément aux dispositions du code du sport ». La sécurité des lieux de baignades jusqu'à 300 mètres à compter de la limite des eaux incombe aux collectivités locales, également pour les activités nautiques pratiquées avec des engins de plages et des engins non immatriculés. Ce qui entraîne la responsabilité des collectivités en cas d'accident essentiellement lors de mauvaise organisation des secours ou de distribution défaillante. Le personnel de surveillance et de sauvetage doit par ailleurs être recruté parmi les maîtres-nageurs sauveteurs. A Saint-Martin, c’est donc à la collectivité que revient la responsabilité d’assurer la sécurité des plages.
Historique
En 2016, la COM annonçait la construction d’un poste de secours au Galion tandis que le marché de la surveillance avait été attribué à l’association Tous à l’ô qui exploitait le bassin flottant. « Il s’agissait en premier lieu de surveiller la piscine puis d’étendre la surveillance à la plage complète. Lors du week-end de Pâques notamment, même sans poste de secours, j’embauchais des vacataires pour surveiller la plage au complet car elle était archi bondée » précise Boris Villemin, maître-nageur sauveteur, et directeur de l’association Tous à l’ô.
La collectivité avait réceptionné les travaux de construction du poste de secours du Galion au premier trimestre 2017 qui n’a malheureusement pas eu le temps d’être utilisé à sa vraie fonction avant d’être emporté par Irma.
L’objectif initial était d’équiper progressivement les autres plages de l’île, la Baie orientale étant prioritaire. En effet, si le Galion était la plage la plus fréquentée par les locaux, celle de la Baie orientale attirait en haute saison des milliers de touristes. « Du fait de sa situation géographie elle est exposée au vent et au shore break (une vague puissante qui se brise près du rivage, ndlr). C’est aussi là que l’on multiplie les risques : activités nautiques, baigneurs alcoolisés …) » considère-t-il.
Depuis, la majorité a changé, Irma est passée et la création de postes de secours n’a pas constitué une priorité. Une réflexion serait en cours, notamment pour savoir si la COM assurerait cette mission en interne ou la confierait à un organisme extérieur.
Des associations locales prêtes à accomplir cette mission
En métropole, les communes confient généralement la surveillance des plages à la SNSM, aux pompiers ou aux CRS.
La SNSM de Saint-Martin ne peut pas pour des raisons de personnel. « Nos équipiers sont tous bénévoles et pas disponibles à 100% » explique René Jean Duret, président de la SNSM : « on a déjà des soucis à trouver des équipiers quand le CROSS appelle alors on ne va pas multiplier les contraintes ».
En revanche, deux associations locales travaillent sur la question depuis plusieurs années. L’association Tous à l’Ô a déposé son premier dossier en 2015. Son projet initial était de créer un club de natation et de natation scolaire et de faire passer les brevets de premiers secours puis les BNSSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique) afin de former la jeunesse locale et créer de l’emploi en déployant parallèlement des postes de secours sur les plages de l’île. Tous à l’Ô, en sommeil depuis le passage d’Irma et la destruction du bassin et du poste de secours au Galion, dispose de trois formateurs secouristes et quatre maîtres-nageurs secouristes. « Mon équipe attend un signal de ralliement » confie Boris Villemin. Pour lui, un poste de secours n’a pas vocation à se substituer aux pompiers et urgentistes mais constitue « un tampon inestimable dans la chaîne de secours ». Il précise qu’un poste de secours n’est pas utile seulement pour la personne qui se noie mais aussi pour ceux qui font un malaise sur la plage et pour lesquels il faut agir rapidement avant l’arrivée des secours. « Si on peut intervenir avec un défibrillateur dans les deux ou trois minutes cela augmente largement les chances de survie de la victime » ajoute-t-il. Il s’agit également de prévenir les comportements à risque.
Créée en août 2017, l’AFPS 978, l’Association française des premiers secours de Saint-Martin, compte elle aussi sur la construction de postes de secours. « Je forme des jeunes qui sont obligés de chercher un autre métier en attendant » avance son président Arnaud Bourdier, infirmier-anesthésiste, également membre de la SNSM où il est responsable des formations. L’AFPS978 dispose d’une vingtaine de secouristes et dix formateurs qui sont habilités à faire passer tous les niveaux de secourisme du PSC1 au monitorat, en plus de formations axées sur la santé et la sécurité au travail. Composée aussi de professionnels de la santé, l’association intervient déjà sur plusieurs événements comme le Oualichi Festival, la Fête de la Mer, le SXM Festival ainsi que prochainement les mardis de Grand Case et le carnaval.
Arnaud Bourdier dit insister depuis longtemps sur le besoin de postes de secours sur le territoire. « En 2016, j’avais constitué un dossier très complet pour proposer nos services. J’avais fait une étude de l’accidentologie à partir d’archives de l’hôpital, des gendarmes et des pompiers. En quatre ans il y avait eu 13 morts, soit l’équivalent du nombre d’accidentés de la route sur le territoire » rapporte-t-il. Pour lui aussi, la Baie orientale, du fait du nombre de baigneurs et de son exposition Atlantique, est la priorité.
Pour Boris Villemin, comme pour Arnaud Bourdier, Friar’s Bay arrive désormais en deuxième position dans les plages à surveiller du fait de sa fréquentation par de nombreux locaux et de plus en plus de touristes, mais aussi de la présence de deux restaurants.
Commentaires
Très bon article.
Très bon article.
La sécurité repose aussi sur le respect des règles de navigation.
A la BO, Kites et Jet Skis circulent sans retenue dans la zone des 300m y compris les professionnels des water sports!
Il serait bon que la collectivité recrute des CRS plus que des associations pour qu'une autorité de police soit présente tout en assurant les secours...
Le financement a la BO est
Le financement a la BO est facile à trouver, tous les commerces de la bande littorale doivent y participer, ainsi que le locataire de la totalité de la BO qui s'engraisse sur la totalité des commerces.
Pour l'accident, heureusement
Pour l'accident, heureusement que les moniteurs diplômés étaient présents. C'est facile de critiquer les waters sports mais je peut vous dire qu'ils sont très réglementés et contrôlés régulièrement par la gendarmerie nautique.
Aujourd'hui ce sont les seuls personnes sur la plage de la BO formés au 1er secours et en capacité d'intervenir rapidement partout grâce aux jet ski.
Et je ne vois pas où les locataires et propriétaires s'engraissent...
Bred
Les commerçants et
Les commerçants et restaurants de la BO vivent de l'attirance de la plage, et la baignade qui va avec, et c'est très bien comme ça.
Mais cela implique aussi une responsabilité lorsque des accidents de baignade surviennent.
Quant a celui qui se goinfre sur tous (10% du CA pour la location du terrain) vous le connaissez certainement, sinon allez demander aux restaurants de plage a qui ils reversent 10% de leur CA
Alors qu'ils respectent le
Alors qu'ils respectent le code nautique
Ce WE encore, un scooter m'est passé à moins de trois mètres alors que je me baignais à plus de 100m du chenal du Bikini et où j'avais pied.
Quand j'ai interpellé le pilote, il m'a dit être un pro et avoir le droit. Quelle image, quel connaissance de ses droits!
5 minutes plus tard, le canot de la gendarmerie était dans le BO et plus aucun scooter ne sortait en dehors du chenal et avec une lenteur inhabituelle.
Je suis d'accord pour un poste de secours tenu par des CRS avec role de police.
En attendant, merci à la gendarmerie maritime de se montrer plus souvent, ça permet de se baigner en sécurité!
Effectivement la pratique du
Effectivement la pratique du jet ski est autorisé dans la zone des 300m à une vitesse de 3 nœuds. De plus, parfois il faut rattraper les clients qui ne respectent pas les règles imposés lors du breafing. Le soualiga poste est mal renseigné puisque pour l'accident du 31, ce sont les moniteurs qui ont vu l'accident et sont intervenu dans la minute. Ce sont également eux qui ont alerté les secours, et l'infirmière qui etait sur les lieux est la compagne d'un des moniteurs.
Si vous saviez le nombres de personnes que l'on aide même que l'on sauve tout au long de l'année, nous devrions avoir des médailles plutôt que du mépris.
300m, 3nd, vous voulez des
300m, 3nd, vous voulez des vidéos de la BO?
non, le 26 décembre, le jet ski n'a fait que ramené le noyé et l'a abandonné sur la plage, j'étais là
aucun secours pas meme une bouteille d'oxygène
Arthur, vous dites des choses que vous n'avez pas vues
Moi, j'y étais;
Et ce jour là; la mer était forte et au lieu de montrer l'exemple, les moniteurs faisaient des sauts dans les premières vagues, bien loin des 3 nœuds.
Et pour la pollution de la BO avec vos dizaines de litres d'essence par jour, vous voulez des médailles???,
En tant que professionnels, vous devez etre exemplaire.
Je n'ai jamais vu un jetski porter secours à la BO où je suis tous les jours. par contre, je relève plusieurs centaines d'infractions par jour.
Mais j'y travail depuis 8 ans
Mais j'y travail depuis 8 ans. Ce n'est pas vous qui allait me dire comment ça se passe au water sport quand même. Vous n'avez jamais vu un jet ski porter secours pourtant moi même j'ai du pratiquer plusieurs RCP durant ces 8 années et également porter secours à des baigneurs, des kaiteurs, des clients, des malaises... Bref tous types de gestes de 1ers secours. Nous ne sommes pas parfait, je le conçoit, mais si nous n'étions pas là les choses seraient bien pire.
Et à quand des contrôles
Et à quand des contrôles radar? À Baie Nettlé, la vitesse est limitée à 50 km/h (ce qui est déjà beaucoup). Certains ne se privent pas de débouler à 80 kmh voire beaucoup plus notamment un crétin qui passe plusieurs fois par jour avec une Ford Camaro de débile. Quand va-t-il tuer quelqu'un? À noter que des Gendarmes sont hébergés au Mercure et donc parfaitement conscients du problème. Mais ?!?!
Anonyme a raison, rien n'est
Anonyme a raison, rien n'est délimité pour les jets skis. Des professionnels, pas sur, suffit de les voir ramener les jets ski et se comporter comme s'ils étaient seuls au monde. Et pour les kite, la plage et la mer leur appartient. Qu'ils commencent par délimiter correctement le chenal pour les jets et qu'ils aient un comportement responsable peut être que cela ira mieux, faut attendre quoi plusieurs morts. Au fait la collectivité palpe aussi avec la TGCA (mais du moment que le fric rentre dans les poches, les morts et accidents ne sont que secondaires)
Mais combien de morts il y a
Mais combien de morts il y a eu en jet ski à la BO svp ? Le water sport existe depuis 30 ans et la réponse est zéro !!!
Comme je l'ai dit plus haut, j'y travail depuis 8 ans et nous sommes les 1ers à intervenir pour tout type de secours. La prise en charge, l'alerte, la surveillance en attendant les secours. Nous sommes tous secouriste. Les chenaux normalement mis en place par les autorités sont mis en place par nous même, à nos frais...
Et si vous n'aimez pas notre façon de faire, allez vous baigner ailleurs
Ah ! vous deviez être en
Ah ! vous deviez être en vacances ce jour là :
http://www.soualigapost.com/fr/actualite/26385/faits-divers/un-jeune-de-...
IL ÉTAIT EN CROISIÈRE AVEC
IL ÉTAIT EN CROISIÈRE AVEC SES PARENTS.
Mardi la semaine dernière en milieu d’après-midi, un jeune âgé de seize ans a été victime d’un accident de jet ski sur la plage de la Baie orientale. Il était sur l’engin avec son père lorsqu’il a mal maîtrisé une vague et est tombé à l’eau. Dans la chute, sa tête a cogné le coffre du jet ski. Le moniteur qui se trouvait à proximité est rapidement intervenu. Le jeune, inconscient, a été ramené sur la plage où se trouvaient par hasard deux infirmières et un médecin. Ce dernier a aussitôt ranimé la victime. Elle a ensuite été transportée au centre hospitalier Louis-Constant Fleming avant d’être évacuée en Guadeloupe pour davantage d’examens.
Le jeune et ses parents étaient en vacances à bord d’un paquebot et passaient la journée à la Baie O.
Une enquête de gendarmerie a été ouverte pour déterminer les causes et les circonstances de l’accident. Elle confirme que le jet ski n’était pas défectueux et que le water sport respecte les règles en matière de sécurité et que son personnel dispose des formations nécessaires à l’exercice de l’activité.
ESTELLE GASNET