12.08.2016

Zika : les mystères de sa circulation à Saint-Martin

Le nombre de cas enregistrés est quarante fois plus important en partie française qu’en partie hollandaise.

Les sciences ne sont pas exactes, tout comme la nature a ses secrets. Et probablement pour ces raisons, il est difficile d’expliquer pourquoi les moustiques piquent la population d’un territoire de quelque 85 kilomètres carrés plus au nord qu’au sud. Sur un territoire où la végétation et le relief sont identiques d’un point à l’autre. Si la végétation avait été davantage luxuriante et les précipitations plus importantes au nord au qu’au sud, il aurait été possible d’expliquer le fait qu’il y ait davantage de moustiques dans cette partie de l’île. Mais ce n’est pas le cas sur la friendly island. Et pourtant, le nombre de personnes présentant des maladies suite à des piqûres de moustiques est systématiquement plus élevé – voire beaucoup plus élevé - en partie française qu’en partie hollandaise. Lors de l’épidémie de chikungunya, cela avait été avéré. Cela l’est encore aujourd’hui avec le zika. La semaine dernière, le ministère de la Santé de Sint Maarten annonçait 47 cas confirmés. Contre 1 895 cas enregistrés depuis le début de l’épidémie (début 2016) en partie française. Soit quarante fois plus !

Cet écart est aussi impressionnant qu’insensé. La principale explication est l’utilisation de méthodes différentes pour identifier les personnes affectées ; celles de la partie française étant plus performantes. Donc plus viables. Voire plus crédibles. Car en opposant ces deux chiffres, on comprend qu’il existe un dysfonctionnement quelque part. Dans le communiqué de presse datant de la semaine dernière, Sint Maarten fait état de 47 cas en partie hollandaise et 160 en partie française ; une information mal interprétée car 160 correspondait au nombre de consultations chez un médecin de personnes ayant le zika.

MÊME CONSTAT AU NIVEAU DE LA CARAÏBE

Le tableau de Saint-Martin/Sint Maarten reflète la situation à l’échelle de la Caraïbe. Tout comme avec le chikungunya, les îles françaises sont celles qui cumulent le plus de cas de zika (alors que ce ne sont pas les îles plus peuplées). Un récent article du site News America a énuméré les cinq pays de la Caraïbe les plus touchés et sans surprise, arrivent respectivement en première, deuxième, troisième et cinquième positions la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et Saint-Martin ; la quatrième place étant occupée par Puerto Rico. Curieusement, les îles françaises sont toujours les plus exposées et les plus touchées. Mais heureusement, elles sont aussi connues pour la qualité des soins prodigués dans leurs hôpitaux, lesquels attirent des patients des îles avoisinantes. Et peut-être même des personnes ayant le zika.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

Il est de notoriété publique que l’hôpital côté hollandais est inefficace et manque de sérieux.

Le St. Maarten Medical Centre est dans le collimateur du gouvernement depuis quelques années et accumule les bourdes.

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'ils ne soient pas capables de distinguer un cas de Zika d'une Dengue classique.