Un an de prison pour avoir exercé des violences sur sa compagne
Elle ne veut pas le laisser entrer. Il ne l’écoute pas. Il passe le bras par la fenêtre pour ouvrir la porte et entre dans l’appartement de sa compagne. Une dispute va alors éclater entre eux lors de laquelle la jeune femme sera légèrement blessée au niveau de la cuisse avec un pic à viande.
CH âgé de trente-six ans a comparu mercredi matin devant le tribunal de proximité de Saint-Martin pour des faits de violences conjugales. Le 12 mars dernier, il avait été déjà condamné pour les mêmes faits sur la même femme.
CH est en couple avec la victime depuis quatorze ans mais ils ne vivent pas ensemble. Il a passé une partie de la journée du 5 juin – jour où se sont déroulés les faits – avec des amis. Il reconnaît avoir bu mais «ne pas être bourré». « On a bu quatre bouteilles de vin à quatre et six bières », confie-t-il au tribunal. Son taux d’alcoolémie était de 0,56 mg/litre d’aire expiré, le taux autorisé étant 0,25.
CH explique que sa compagne n’a cessé de l’appeler ce jour là. Le soir il a voulu aller la voir, il a interprété le fait qu’elle soit seule – sa fille étant absente- par le fait qu’elle soit avec un autre homme. Il a donc frappé à sa porte un peu avant minuit. Voyant qu’il avait bu, elle a refusé de lui ouvrir.
Il a tout de même forcé la porte et réussi à entrer. «Je suis allé dans la cuisine pour prendre un verre d’eau… Elle a pris un pic à viande, j’ai alors pris sa main… Je cherchais aussi à tourner le pic… Et c’est quand j’ai lâché la main, que le pic l’a blessée», tente-t-il d’expliquer aux magistrats. Dans la dispute, une fourchette a également été saisie et tordue.
Un voisin a vu une partie de la scène et a raconté aux gendarmes que le couple était par terre, que CH était au dessus d’elle et qu’il l’a frappée ; un certificat médical confirmera des ecchymoses. C’est ce même voisin qui a averti les gendarmes.
A leur arrivée, CH était déjà parti au volant d’une voiture alors qu’il avait bu et n’était pas titulaire du permis de conduire français, deux infractions au code de la route qui lui sont aussi reprochées.
La victime n’a pas souhaité se constituer partie civile, sa seule volonté est qu’il «la laisse tranquille».
Le parquet a requis une peine de seize mois de prison dont dix assortis du sursis. Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de douze mois de prison ferme, une interdiction de conduire tout véhicule pendant six mois et de porter une arme pendant cinq ans. Il n’a en revanche pas demandé son maintien en détention. CH sera prochainement convoqué par le juge d’application des peines pour aménager sa peine de prison à Saint-Martin (avec un bracelet électronique). Mais au moindre faux pas, «vous irez en prison à Basse-Terre », lui a assuré le tribunal. «Aujourd’hui était votre dernier avertissement. »