Sint Marteen : des chauves-souris contre les moustiques
Lors d’une réunion tenue la semaine dernière avec le ministre de la Santé Emil Lee, Tadzio Bervoets, directeur de Nature Foundation, a proposé un anti-moustiques naturel : la chauve-souris.
« Nous travaillons sur ce projet depuis l’explosion des épidémies liées aux moustiques, soit environ quatre ans ». Plutôt que de se focaliser sur les pesticides et autres produits chimiques, le directeur de l’association propose une solution écologique «complémentaire ».
Seul mammifère natif de Saint-Martin
« Nous aurions pu développer la population de grenouilles mais nous avons préféré nous concentrer sur les chauves-souris, car c’est plus facile ici » explique-t-il. Et pour cause, cet animal intriguant est le seul mammifère natif de l’île. Il existe aujourd’hui quatre espèces, mais le développement du tourisme et de l’urbanisation a conduit à réduire considérablement leur habitat et donc leur population. Pour y remédier Nature Foundation a installé sept nichoirs (Phillipsburg, Guana Bay, St Peters, Sucker Garden, Dutch Quarter, Point Blend et Cole Bay). Ces boîtes en bois s’avèrent très efficaces contre les moustiques. Insectivores, les chiroptères seraient capables d'ingurgiter près de 4 000 moustiques-tigres par jour. « Il faut attendre deux ou trois mois pour que les chauves-souris viennent s’y établir. Mais comme elles sont casanières, une fois qu’elles y sont, elles y restent. »
Des nichoirs fabriqués par les étudiants
L’idée est donc de multiplier le nombre de nichoirs sur le territoire. Et ce sont les élèves de St. Maarten Vocational Training School (SMVTS) qui les fabriqueront. Une idée suggérée par Emil Lee et Silveria Jacobs, ministre de l’Education, Culture, Jeunesse et Sport, dans un souci de coopération interministérielle.
Tadzio Bervoets est impatient de développer ce projet et espère recevoir les boîtes en bois naturel avant la fin de l'année scolaire. En plus de réduire le nombre de moustiques, augmenter la population de chauve-souris s’inscrit dans une démarche de développement durable. Les chiroptères sont des pollinisateurs, tout comme les abeilles et participent donc à la protection de la biodiversité.
Une coopération avec la partie française serait en cours afin d'appliquer cette solution alternative au nord de l’île.
