23.07.2020

Le groupe Manioukani va construire une clinique à Saint-Martin

Elle comprendra deux unités de soins de suite et de réadaptation.

La clinique privée Wataki est un ambitieux projet porté par le groupe Manioukani dont les fondateurs sont les médecins Corinne et Pierre Sainte-Luce, déjà propriétaires de structures de santé en Guadeloupe.

La clinique Wataki sera un centre de soins de suite et de réadaptation (SSR). Conçu sur le même modèle que la clinique Manioukani à Gourbeyre en Guadeloupe, l’établissement à Saint-Martin accueillera des patients qui nécessitent des soins à l’issue d’une opération, d’un handicap. Après leur hospitalisation, les patients pourront être dirigés vers la clinique. Les soins sont pris en charge par la Sécurité sociale et/ou les mutuelles. «Nous sommes conventionnés avec la CGSS et habilités par l’agence régionale de santé», précise Pierre Sainte-Luce.

«La première étape de la construction» de la clinique a été franchie ce jour : elle a consisté en la signature de l’acte de vente du terrain sur lequel il sera implanté. Situé à Concordia, juste au-dessus du centre hospitalier, le terrain a été cédé au groupe Manioukani par la Semsamar. Les travaux doivent débuter le troisième trimestre de cette année et durer deux ans. «Le permis de construire sera déposé la semaine prochaine», annonce Pierre Sainte-Luce lors d’une conférence de presse ce matin à Saint-Martin à laquelle étaient présents le président directeur général de la Semsamar et le président de la COM.

La clinique comprendra deux unités de soins : 20 places de soins de suite et de réadaptation en hôpital de jour et 30 lits de soins de suite et de réadaptation en hospitalisation complète. «Il y aura une piscine pour permettre et faciliter la rééducation… Nous aurons aussi un appartement type afin de permettre aux patients devant rentrer chez eux, d’apprendre les gestes du quotidien à la maison. Les chambres feront entre 25 et 35 mètres carrés», souligne le docteur.

Une centaine d’emplois directs (infirmières, kiné, comptable, auxiliaire de vie sociale, ergothérapeute, éducateur spécialisé, etc.) sera créée. Des contacts ont déjà été pris avec Pôle Emploi pour former des personnes. «Annuellement la masse salariale qui sera injectée dans l’économie saint-martinoise sera d’environ 3 millions d’euros», assure le couple Sainte-Luce.

Le coût total du projet est estimé entre 10 et 12 millions d’euros.

Le groupe Manioukani qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 16 millions d’euros, possède trois centres en Guadeloupe. Il a aussi racheté l’an passé l’hôtel Arawak au Gosier. Il est aussi présent à Saint-Martin. En décembre2019, il a ouvert une unité de soins de jour employant 3 rééducateurs et un médecin dans des locaux loués à la Semsamar près de l’hôpital.

Pourquoi le nom Wataki ?

Pierre Sainte-Luce est un passionné d’art et du patrimoine. Son groupe a fait l’acquisition de la poterie Fidelin à Terre de Bas et de l’habitation Fonds Rousseau à Schoelcher. Il a souhaité baptiser d’un nom amérindien chacun de ses établissements : Manioukani à Gourbeyre, Kanala à Bouillante, Wataki à Saint-Martin. Wataki est le nom donné par le peuple amérindien en Guyane Wayana à l’arbre primaire Geissospermum argenteum Woodson.

Estelle Gasnet