Il jette une pierre sur la voiture qui l'a éclaboussé en passant dans une flaque d'eau
Lundi 29 juin, une automobiliste rentre chez elle et traverse le quartier de Sandy Ground. Elle roule dans une flaque d’eau éclaboussant deux piétons debout sur le bas côté de la route, une femme et un jeune homme. Celui-ci, énervé que la conductrice ne s’arrête pas pour s’excuser, décide de la poursuivre. Il prend un scooter puis une pierre et la lui lance. La vitre de la voiture est cassée, l’automobiliste a peur et poursuit son chemin. Elle ira déposer plainte à la gendarmerie.
Le jeune homme, JW, est identifié. Il lui est reproché des violences avec arme et détérioration de bien. Il est aussi poursuivi pour conduite sans permis, sans assurance et pour détention de produits stupéfiants. Pour se rendre à la convocation des gendarmes, il a utilisé le scooter de l’association pour laquelle il œuvre, qui n’était pas assuré et dont la conduite requiert une catégorie de permis qu’il n’a pas. En le fouillant, les gendarmes ont aussi sur lui du cannabis. JW a comparu le 10 septembre devant le tribunal de proximité de Saint-Martin.
A la barre il a expliqué que la plupart des gens considère les habitants de Sandy Ground «comme des animaux et non pas comme des humains». Ainsi lorsqu’il a vu que la dame ne s’est pas excusée, il s’est agacé. Il s’est d’autant plus énervé lorsqu’il l’a suivie pour lui parler et qu’elle a continué à conduire.
«Mais pensez-vous qu’il est facile de s’arrêter comme ça ? », lui a demandé la juge. «Pensez-vous qu’il est toujours facile d’éviter une flaque d’eau quand on conduit ? Qu’il est facile de se déporter quand un scooter peut arriver sur le côté pour vous doubler, quand une voiture arrive en face ? Tout le monde connaît l’état des routes à Saint-Martin, ce n’est pas la première fois qu’un automobiliste éclabousse sans le faire exprès un piéton et ce ne sera pas la dernière fois malheureusement», a-t-elle poursuivi.
«Votre comportement ne fait que contribuer à donner une mauvaise image de ce quartier qui a déjà mauvaise réputation, alors que vous êtes parfaitement intégré et que vous tentez de montrer via votre association que l’image que l’on a de Sandy Ground est faussée », a commenté le juge.
Dans son réquisitoire, le vice-procureur n’a pas manqué non plus de rappeler à JW que trop de jeunes à Sandy Ground considèrent «la route comme un terrain de jeu», que ce quartier est «un bordel et que les gens ont peur de le traverser à cause des scooters qui font du wheeling, etc.». Il a requis une peine de dix mois de prison avec sursis, une interdiction de conduire durant six mois, un stage de sensibilisation à la sécurité routière ; deux amendes d’un montant total de 450 euros ainsi que la confiscation du scooter et du cannabis.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné JW à une peine de quatre mois de prison avec sursis, une amende de 300 euros avec sursis, une autre de 150 euros. Il a aussi ordonné la confiscation du cannabis et du scooter pour destruction.