Dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir volé une voiture avec une arme factice
Ils ne se faisaient pas fiers jeudi matin au palais de justice. JT et CL âgés respectivement de 23 et 21 ans, comparaissaient devant le tribunal de proximité de Saint-Martin pour avoir participé à un vol aggravé deux ans plutôt.
Assez réservés, les deux n’ont pas débattu et ont reconnu les faits. «Ça s’est passé comme vous l’avez dit», «On revenait de Cole Bay et est arrivé ce que vous avez dit», ont-ils affirmé chacun leur tour au tribunal lorsqu’ils ont eu la parole.
Dans la nuit du 11 août 2018 vers 2 heures, ils sont à bord d’un véhicule qui suit deux autres voitures. Ils sont passagers, l’un est monté à Cole Bay, l’autre à Marigot. Dans la descente de Morne Valois/Friar’s bay, le conducteur double les deux voitures devant et va obliger la première à s’arrêter.
CL descend alors pour menacer avec une arme de poing le chauffeur de la voiture stoppée. Ce dernier se défend et prend un coup sur la tête. Voyant que CL ne maîtrise pas la situation, JT descend de la voiture à son tour pour aller l’aider. Il «lève les bras» en signe de pacification et demande à la victime de laisser son ami. Elle obtempère et s’éloigne. CL monte dans le véhicule de la victime et prend la fuite.
Une fois les malfrats partis, la victime appelle les gendarmes qui recueillent son témoignage ainsi que celui des passagers ayant assisté à la scène. Leur version sera confirmée par les deux prévenus qui apportent toutefois des nuances. CL précise à plusieurs reprises que l’arme était dans la voiture lorsqu’il y est monté et qu’elle était factice. Les deux assurent que voler un véhicule n’était pas leur idée mais celle de celui qui les conduisait. «C’était une mauvaise fréquentation… Il était une mauvaise influence», avouent-ils aux juges.
Le soi-disant instigateur et la famille des deux prévenus sont voisins à Quartier d’Orléans, c’est d’ailleurs chez lui que la voiture volée sera retrouvé le lendemain. Il a aussi été placé en garde à vue mais n’a pas été poursuivi dans cette affaire. Aujourd’hui il est incarcéré à Basse-Terre pour d’autres faits.
La famille de JT a déménagé dans un autre quartier. JT qui a une formation de boulanger et de cuisinier, a une promesse d’embauche dans un hôtel qui doit rouvrir le 2 octobre. CL a été manœuvre puis charpentier et doit commencer une nouvelle formation d’électricien le mois prochain.
«Ce qui est sidérant, c’est la banalisation de sortir une arme et de commettre des violences avec », a commenté le vice-procureur avant de requérir une peine de trois ans de prison dont un an assorti du sursis. Il a laissé à l’apprécier du tribunal de décerner un mandat de dépôt ou non.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné les deux jeunes hommes à une peine de dix-huit mois de prison avec sursis probatoire durant deux ans comprenant l’obligation de travailler et de réparation les dommages commis. CL a aussi une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. La constitution de partie civile de la victime a également été reçue, CL et JT doivent leur verser solidairement la somme de 2 000 euros au titre du préjudice moral subi.