Cinq ans de prison pour agression sexuelle sur des fillettes de 10 et 12 ans
Il a nié les faits devant les gendarmes et ne s’est pas présenté le jour de son procès : ER âgé de 35 ans était convoqué devant le tribunal de proximité de Saint-Martin le 17 septembre pour agression sexuelle sur deux jeunes filles mineures. Les parents des deux victimes étaient eux présents, la mère chez qui vivent les fillettes a témoigné.
C’est aussi la maman qui s’est rendue à la gendarmerie pour déposer plainte. En octobre 2019, elle surprend ER, un ami de la famille, sortir de la chambre de sa fille «embêté». Elle demande à ses filles s’il s’est passé quelque chose. Progressivement, voyant que sa maman insiste, la plus petite se livre. Elle raconte que depuis le mois de juillet ER lui touche les seins, le sexe et a tenté de la pénétrer avec ses doigts. Elle et sa sœur, âgées respectivement de 10 et 12 ans, n’en ont jamais parlé car elles avaient peur de représailles. Leur mère les met en confiance et elles vont donner davantage de détails.
ER a proposé un dollar à la plus grande pour coucher avec lui, devant le refus de la fillette, il est allé vers la cadette. «Il s’est frotté à moi et du sperme est tombé », a raconté la plus petite dans le cadre de l’enquête. «Il m’a dit de ne rien dire car personne ne me croirait», a-t-elle précisé. ER a aussi demandé aux fillettes de nettoyer le sol avec une serpillère. Et c’est en sortant de leur chambre que ER a été surpris par la mère.
La serpillère a été saisie par les gendarmes mais aucun indice n’a pu y être relevé de même que sur le t-shirt que ER avait pris pour s’essuyer les mains, car la mère, horrifiée, les avait aussitôt lavés.
Placé en garde à vue, ER a avoué avoir éjaculé mais dans d’autres circonstances : il se trouvait dans les toilettes et était au téléphone avec sa petite amie, celle-ci l’a excité puis a pris la serpillère pour essuyer par terre. «C’est pour ça que peut-être vous trouverez du sperme dessus… La serpillère a ensuite été utilisée pour nettoyer le sol dans la chambre», a-t-il précisé.
Les gendarmes ont enquêté sur la soi-disant petite amie mais «n’ont rien trouvé à son sujet». Aucun numéro dans le téléphone portable de ER, ne correspond. Aucune personne ayant l’identité qu’il a fournie, n’a été trouvée.
Les deux enfants ont été examinées par des médecins (gynécologue, psychologue) qui ont indiqué que «leurs déclarations étaient cohérentes» ; en d’autres termes tout laisse à croire qu’elles disent la vérité.
«C’est toujours difficile pour les enfants, c’est la parole de l’enfant contre celle d’un adulte. C’est difficile de s’exprimer… Les deux fillettes ont commencé à parler sous l’insistance de leur mère… Pourtant elles décrivent certains détails qui vont correspondre à l’anatomie du prévenu», a commenté le vice-procureur. Il souligne également que ER a «adapté ses propos en fonction des éléments que les gendarmes lui donnent et sur lesquels on lui demande de s’expliquer ». Le vice-procureur a demandé une expertise psychiatrique et psychologique des deux jeunes filles et requis une peine de cinq ans de prison ainsi qu’un mandat de dépôt.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné ER à la peine requise. Il a aussi ordonné un suivi socio judiciaire durant cinq ans ainsi qu’une interdiction d’entrer en contact avec les deux victimes. La constitution de partie civile des victimes a été reçue, l’affaire a été renvoyée sur intérêt civil. ER doit verser une provision de 2 500 euros à chacune des jeunes fillettes et 1 000 euros à chacun des deux parents.
ER sera aussi inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles et violentes (Fijais).