Il y a 21 ans passait l'ouragan José sur Saint-Martin
Malgré une saison active, Saint-Martin n’a pas été touchée par un phénomène cyclonique important. Mais la saison n’est pas encore terminée, elle s’achèvera le 30 novembre prochain. La population doit ainsi rester vigilante car des ouragans peuvent encore se produire. On se souvient de Gonzalo le 14 octobre 2014. Mais aussi de José les 20 et 21 octobre 1999.
Naissance de José
Le 15 octobre, une onde tropicale commence à être suivie sur le centre Atlantique entre Afrique et Antilles car elle apparaît active, et semble posséder un certain potentiel de développement. Elle devient une dépression puis la tempête tropicale, José, le 18. Son intensité monte en puissance progressivement, et 24 heures plus tard, le mardi 19 au matin, elle s’est transformée en ouragan de classe 1. Alors qu’ il se dirige vers l’ouest-nord-ouest, Météo France le surveille de près.
Qualifié de cyclone classique d’origine barbadienne, «son développement est plus rapide que la moyenne, et sa trajectoire plus nord-ouest que ouest », note Météo France. Toutefois, il s’agit du premier ouragan au XXe siècle à traverser l’archipel des Petites Antilles après le 15 octobre.
Passage de José sur Saint-Martin
Le centre de l’ouragan passe en deuxième partie de nuit du 19 au 20 à moins de 30 km à l’est de la Désirade, puis à 35 km au nord-est de la pointe nord de la Grande-Terre de Guadeloupe le 20 au matin. Il s’est renforcé et est devenu un ouragan de catégorie 2.
«Il traverse Antigua puis menace directement Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Le centre passe à 20 km environ au sud-est de ces deux îles en début de nuit du 20 au 21, la bordure de l’œil les touchant temporairement. Jose s’affaiblit très sensiblement durant la nuit, et n’est plus qu’une tempête tropicale quand il passe sur les îles Vierges».
«Le cyclone José va rester dans les annales et les mémoires puisque son passage a occasionné des inondations dans toutes les parties basses des îles de St-Barth et St-Martin. Les précipitations recueillies sont en effet exceptionnelles et de nouveaux records de quantités de pluies pour ces deux îles, tant sur 24 heures, que sur l’ensemble de l’épisode (48 heures environ) ont été établis », note Météo France.
A Saint-Martin, à l’une des stations de Marigot, 217 mm de pluie ont été relevés dans la journée du 21, 340 mm depuis le 20 au soir en un peu plus de 36 heures, et 498 mm en 48 heures. L’ancien record pour un épisode cyclonique datait de mi-septembre 1975, lors du passage d’une dépression qui allait devenir un peu plus tard la tempête tropicale Eloise. «A Colombier, on totalise près de 500 mm en 48 heures ! Les durées de retour théoriques de telles précipitations est de l’ordre de 100 ans, elles sont des nouveaux records ».
A Saint-Barthélemy, la station météorologique de Gustavia a relevé 298 mm dans la journée du 21 et 384 mm pour les journées du 20 et 21 réunies, 86 mm étant tombées dans la nuit du 20 au 21 lors du passage du centre cyclonique. Le total de l’épisode (60 heures) est de 420 mm. « C’est dire que les records datant de début septembre 1979 (cyclone Frederic) avec 266 mm en 24 heures, 317 mm en 2 jours et 400 mm en 3 jours (total de l’épisode cyclonique), sont pulvérisés ».Au niveau du vent, il n’y a pas eu de mesures officielles car le capteur à Grand Case ne fonctionnait pas. Il a toutefois été estimé que le vent moyen 1 minute a pu atteindre 130 km/h, les rafales maximales de l’ordre de 150/160 km/h (161 km/h enregistrés à l’aéroport de Juliana côté hollandais). « La durée de retour théorique d’un ouragan de classe 2(comme le fut José) sur les îles du nord de la Guadeloupe est comprise entre 20 et 25 ans », note Météo France.
(Crédit photo : Météo France)
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