Il avoue en garde à vue s'être livré à un trafic de cannabis
Dans le courant de l’année 2019, le parquet de Saint-Martin est contacté par le juge d’instruction d’Orléans en métropole, celui-ci indique que la personne qu’il interroge lui a fait part d’un trafic de cannabis entre les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. C’est ainsi que X, un jeune de vingt-quatre ans natif de Saint-Martin, est mis en cause.
Une enquête de gendarmerie est ouverte, une surveillance est mise en place, X est placé sous écoute téléphonique. Mais les gendarmes font chou blanc. Aucune conversation, aucun contact ne permet d’affirmer, ni même de soupçonner, que X se livre à un quelconque trafic de produits stupéfiants. Il est tout de même placé en garde à vue. Et c’est à ce moment là qu’il avoue «spontanément» les faits. «On peut le remercier car on avait rien dans le dossier», commente le tribunal devant lequel X a comparu jeudi matin. «C’est un dossier atypique», fera aussi remarquer le conseil du prévenu.
En garde à vue, X explique en effet aux enquêteurs qu’il a transporté trois fois 400 grammes de cannabis entre Saint-Martin et Saint-Barthélemy entre mi 2018 et début 2019. Que la personne interrogée par le juge d’instruction dans le Loiret, était son dealer. Il indique aussi avoir arrêté le trafic depuis plusieurs mois, «c’est pour cela que les écoutes téléphoniques n’ont rien donné», comprend le tribunal.
«Il a cessé lorsque son dealer a été placé en détention provisoire à Orléans», précise son avocate. «Son incarcération a été un soulagement », ajoute-t-il. X a affirmé que son dealer lui «mettait la pression, l’obligeait à vendre » et le menaçait. «Il menaçait de s’en prendre à mon père, âgé, qui habite aussi Quartier d’Orléans», répète-t-il à la barre du tribunal. X suppose que le dealer «l’avait choisi lui» car il vit à Saint-Barth.
X a fourni au tribunal ses bulletins de salaire montrant sa parfaite insertion sociale et professionnelle, des analyses sanguines prouvant qu’il ne consomme plus de cannabis et qu’il ne se livre plus à aucune activité en lien avec de la drogue. Lors de la perquisition de son domicile, les gendarmes n’ont rien trouvé.
Le parquet a requis une peine de dix-huit mois de prison et une amende de 1 000 euros. Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de six mois de prison et une amende de 3 000 euros.
Nota bene : les initiales du prévenu ont été changées.