L’établissement français du sang de Guadeloupe manque de biologistes
Le mois dernier la sénatrice guadeloupéenne Victoire Jasmin a interpellé le Premier ministre sur la situation du centre de transfusion sanguine de l'établissement français du sang (EFS) de Guadeloupe, dont dépend aussi Saint-Martin et Saint-Barthélemy, précisément sur le départ de biologistes en même temps.
«Depuis un certain temps déjà, l'EFS de Guadeloupe-Guyane connaît un turnover important parmi les biologistes de son laboratoire : dix mouvements en cinq ans ! Pourtant, aucune cause de ce turnover n'a été recherchée», souligne-t-elle. Récemment, trois biologistes médicaux ont décidé et quasiment simultanément de quitter leur poste à Pointe-Pitre à fin novembre et ils n’ont pas encore été remplacés.
Dans cette attente, la direction nationale de l'EFS a proposé un plan de continuité de l'activité. Depuis le 1er décembre, «l'ensemble des tubes collectés en Guadeloupe est envoyé à un autre laboratoire situé dans l'Hexagone, soit un transport de 8 000 kilomètres – huit heures de vol, puis trois heures de voiture ! », précise la sénatrice qui demande le recrutement en urgence de biologistes, «deux suffiraient, pour que cet établissement puisse fonctionner correctement et qu'il réponde aux besoins de la population de la Guadeloupe, de la Guyane, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy et de tous ceux qui visitent nos territoires ».
«Le gouvernement est parfaitement conscient de la nécessité d'agir pour assurer cette continuité, mais, vous le savez, le recrutement et la formation de nouveaux agents peuvent prendre entre six mois et un an. Or nous n'avons pas le temps d'attendre. C'est la raison pour laquelle, afin de pallier toute difficulté, l'établissement de Guadeloupe se prépare à transférer des échantillons habituellement traités à Pointe-à-Pitre vers d'autres laboratoires agréés de l'Hexagone », a répondu le secrétaire d’Etat.