Elle accroche sa voiture, il lui casse le nez
C’est la deuxième affaire appelée par le tribunal jeudi matin lors d'une audience correctionnelle, c’est une seconde affaire de violence. «Je vais répéter ce que j’ai dit tout à l’heure, il s’agit encore d’une violence extra ordinaire», commente le vice-procureur lors de son réquisitoire.
Les faits se sont déroulés le 29 août 2019. Une mère de famille revient de la plage avec ses enfants, elle est à bord de sa voiture sur la route de Friar’s Bay. Pour éviter un trou sur la chaussée, elle dévie légèrement de sa trajectoire. Le véhicule venant en face fait de même ; les deux voitures se frôlent, s’accrochent.
Quelques mètres plus loin, la mère de famille s’arrête dans l’intention de dresser un constat à l’amiable. «Elle n’a pas le temps de se détacher quand elle voit surgir un imbécile pour ne pas dire autre chose», explique le parquet. «L’imbécile», c’est le passager de la voiture venant en sens inverse (dont la conductrice était sa mère).
JSB, âgé de dix-huit ans au moment des faits, va mettre des coups de poing à la conductrice, toujours assise dans son véhicule avec ses enfants. «Vous cherchez la raison pour laquelle il l’a frappée ? Il n’y en a pas. C’est de la violence gratuite», poursuit le parquet. «Ici à Saint-Martin, quand vous avez un accident, nous bloquez vos portes de voiture sinon vous vous faites agresser», ajoute-t-il. Et de le répéter : «il y a trop de violence sur cette île».
Après l’altercation, la victime est soignée et a une ITT de deux jours. Mais comme la douleur persiste, un scanner est prescrit et révèle une fracture du nez. Une nouvelle interruption de travail est délivrée pour une période de dix jours. Elle se constitue partie civile et demande 2 000 euros de dommage au titre du préjudice physique, 3 000 euros au titre du préjudice moral ainsi que 1 500 euros au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale. La victime était représentée à l’audience par son conseil.
En revanche, le prévenu était absent. Lors de son audition à la gendarmerie, il avait expliqué qu’il «avait fait un effort extrême pour ne pas s’énerver». Une peine de dix-huit mois de prison a été requise à son encontre par le représentant du ministère public.
Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de six mois de prison sans aménagement et ordonné au prévenu d’indemniser la victime à hauteur de 3 000 euros pour le préjudice moral et 1 000 euros au titre de l’article 475-1 du CPP.