Un jeune de 24 ans est condamné à trois ans de prison pour avoir volé 7 véhicules
WI devait être jugé en comparution immédiate le 9 décembre dernier par le tribunal de proximité de Saint-Martin mais il a demandé un délai pour préparer sa défense comme la loi le lui permet ; son procès a donc été renvoyé au 10 février 2021. Dans cette attente, le tribunal avait ordonné son placement en détention provisoire. Le 10 février, l’avocat du prévenu ne pouvait l’assister pour des raisons de santé, le procès a donc été renvoyé une nouvelle fois au 10 mars. Son maintien en détention provisoire a également été demandé.
Mais il s’avère que ce prolongement n’aurait pas dû être prononcé car le délai maximum d’un maintien en détention dans l’attente d’un jugement en comparution immédiate est de deux mois. C’est l’un des principaux éléments qui a été précisé par le parquet ce matin en début d’audience, jour de comparution en visioconférence de WI (il était incarcéré en Guadeloupe) devant le tribunal de proximité. Le procureur a précisé qu’il ne demanderait pas de mandat de dépôt et que si une peine de prison était prononcée, WI serait convoqué ultérieurement pour connaître les modalités d’exécution. Et c’est ce qui s’est passé.
WI, âgé de 24 ans, était accusé d’avoir participé à sept vols voitures, moto et camionnettes et à une tentative en 2019 et 2020. Il a été interpellé et identifié comme l’auteur principal de ces vols grâce à ses empreintes digitales. En effet, certaines voitures ont été retrouvées par les enquêteurs qui avaient procédé à des relevés d’empreintes. WI était connu des services de police puisque son casier judicaires comporte onze mentions. Dans certains cas, il a été aussi identifié sur les images de vidéosurveillance.
Lors de sa garde à vue ainsi que devant le tribunal, WI a reconnu les faits sans aucune difficulté. «Oui, c’est ça… oui ça s’est passé comme ça», confirme-t-il à la juge à mesure qu’elle décrit ses actes : lors d’un vol dans un garage, il a utilisé une meuleuse pour sectionner le cadenas ; il volait les voitures et son ami complice faisait le guet.
WI a justifié ses actes par le besoin d’argent : «je ne travaillais pas… je n’avais pas le choix… On voulait faire de l’argent », a-t-il répété plusieurs fois. Lors de son audition en gendarmerie, il avait expliqué qu’il revendait les véhicules entre 1000 et 1500 dollars.
WI était aussi accusé d’avoir, à deux reprises, recelé un véhicule provenant d’un vol, dont une moto. Il avait notamment échangé l’engin qu’il avait volé contre une voiture volée par un ami, lequel a été condamné dans une autre affaire à une peine de dix-huit mois de prison.
Il était par ailleurs reproché à WI d’avoir conduit une moto 125 cm3 sans permis, sans casque et sans gant. A Quartier d’Orléans, il a été victime d’un accident de la route au guidon du deux-roues : il a percuté une voiture qui tournait et qui ne l’avait pas vu arriver. L’affaire relative à l’accident a été classée sans suite par le parquet mais celui-ci a poursuivi WI pour les infractions au code de la route et pour avoir conduit alors qu’il avait consommé du cannabis.
Face aux juges, WI n’est pas très loquace. Il continue d’admettre les faits qui lui sont reprochés et s’excuse auprès des deux victimes présentes. En 2017, il avait suivi un stage dans le BTP et ensuite avait été incarcéré à plusieurs reprises. Aujourd’hui, il déclare que «tout ça, c’est du passé». Il «veut construire une nouvelle vie, avoir des projets et une famille ». «Je crois qu’il est sincère quand il le dit», a souligné son avocat.
Le parquet a requis à son encontre une peine de quatre ans de prison dont un assorti du sursis, une interdiction de conduire pendant six mois et deux amendes d’un montant total de 100 euros.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné WI à une peine de trois ans de prison, à deux amendes de 120 euros et à une interdiction de conduire pendant six mois. Il lui a été reprécisé, qu’il allait sortir de prison ce jour et qu’il serait convoqué plus tard pour connaître les conditions d’exécution de cette nouvelle peine.
Sur les six victimes, deux se sont constituées partie civile et leur demande ont été reçues par le tribunal ; WI doit les indemniser à hauteur de 5 513 euros et 4 701 euros tous préjudices confondus, notamment le préjudice matériel estimé grâce aux devis des réparations à réaliser sur les véhicules.
A noter que son complice qui faisait le guet pendant les vols et impliqué dans cinq vols de voiture, a déjà été jugé et condamné à une peine de quatre ans.