Un magnétiseur accusé d’agression sexuelle par trois femmes
Trois femmes ont déposé plainte contre MF en avril-mai 2019 pour agressions sexuelles. Elles relatent des faits similaires : MF leur a touché la poitrine et ou mis la main dans la culotte. MF a été poursuivi en justice était convoqué ce jeudi devant le tribunal de proximité de Saint-Martin. Malade en Israël, son pays natal, il était absent à l’audience.
MF a abordé la première victime en lui proposant un encart publicitaire dans une revue qu’il commercialise. La rencontre a lieu au domicile de la victime, SJ. MF la trouve «stressée » et lui suggère une séance de magnétisme, elle accepte. MF reconnaît avoir des dons et a suivi une formation en sophrologie et réflexologie. SJ va se sentir «comme hypnotisée », un état second que son compagnon confirme. A l’étage au moment de la rencontre, ce dernier va descendre et voit sa compagne avec MF dans la cuisine, «droguie » puis remonte. La femme explique que MF a mis ses mains sur ses seins et son sexe. Elle dépose plainte une quinzaine de jours de plus tard.
Dans le même laps de temps, une autre femme, dénonce les mêmes faits. MF a rencontré le mari de MMC au centre de tir, toujours pour vendre de la publicité pour sa revue. Il est invité par le mari à un dîner. Lors de la soirée, MF lui propose une séance de magnétisme pour le soulager de ses douleurs dorsales. Quelques jours plus tard, MF est recontacté par l’époux pour une séance pour sa femme. C’est ainsi que MMC se rend dans la chambre d’hôtel où MF habite. La victime explique que MF lui «demande d’ouvrir les jambes, et lui met les mains sur les jambes puis sur le pubis ». «Il a besoin de toucher les parties chaudes… Il demande à la victime de lui toucher les tétons pour recharger ses batteries », selon un extrait de la procédure lu par la juge.
Quant à la troisième femme, EG, elle est beaucoup plus jeune et serveuse dans un bar. C’est ici qu’elle a été approchée par MF. Il a voulu mettre ses mains sous son t-shirt mais elle a réagi rapidement.
Pour le parquet, MF est «un manipulateur». Pour les avocats des victimes, «un prédateur sexuel». Ils ont démontré que MF «instaurait une relation de confiance» : il vend de la publicité pour une revue éditée par la gendarmerie. «Il joue des tour de passe-passe avec ses lunettes en lévitation», précise un avocat. «Il procède dans un premier temps à un appui physique, puis rapidement sans avoir eu de consentement, à des actes physiques, que l’on appelle selon le code de procédure pénale, des agresses sexuelles», poursuit-il.
Le procureur a requis une peine de 18 mois de prison dont 6 assortis du sursis et l’inscription de MF au registre des auteurs d’agressions sexuelles. Deux victimes se sont constituées partie civile et ont demandé chacune 5 000 euros au titre du préjudice moral subi.
De son côté, la défense a remis en question les circonstances dans lesquelles les agressions se sont produites. Le conseil du prévenu, qui reconnaît qu’il est «un puissant séducteur», regrette que des témoins (clients du bar) et autres patients de MF n’aient pas été interrogés, que «la procédure ait été menée hâtivement». «Il est magnétiseur et a touché une centaine de personnes. A Saint-Martin au moment des faits, il avait touché une dizaine personnes et seules trois se sont plaintes », fait remarquer l’avocate qui est aussi convaincue que les trois victimes se connaissent contrairement à ce qu’elles affirment.
Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu MF coupable des faits et l’a condamné à une peine de trois ans de prison, une interdiction du territoire français pendant cinq ans, à verser à deux victimes 2 500 euros chacune et à la troisième 1 euro. Son inscription au fichier des délinquants sexuels est aussi ordonnée.