Il repeint des voitures – parfois volées- sans être déclaré
Fin juillet l’année dernière les gendarmes contrôlent une voiture dont le modèle fait partie des plus volés en partie française. Il va s’avérer qu’elle a été dérobée. Des investigations sont effectuées sur le véhicule, notamment sur les films posés sur les fenêtres. Des empreintes digitales sont relevées, il s’agit de celles de JB, originaire de Jamaïque et âgé de 39 ans.
L’enquête s’oriente sur ce dernier qui est carrossier. Une perquisition est réalisée à son domicile ; trois voitures sont trouvées la cour. Lors de l’opération, JB a pris le volant d’une voiture alors qu’il n’a pas le permis de conduire. Il est interpellé et placé en garde à vue. Il sera poursuivi pour conduite sans permis, recel de bien volé et travail dissimulé. Il était convoqué le 22 avril devant le tribunal de proximité de Saint-Martin.
A la barre, JB confirme qu’il est repeint les voitures depuis une dizaine d’années dans son atelier installé dans la cour de sa maison sans être déclaré. «Les gendarmes m’ont dit que je devais aller à la CCISM, mais jusqu’à présent, je n’avais jamais eu le temps d’y réfléchir», explique-t-il. Il précise toutefois que depuis les faits, il s’est rendu à la Chambre Consulaire Interprofessionnelle de Saint-Martin pour entamer les démarches et se régulariser et qu’il doit suivre une formation en ce sens le mois prochain.
Il affirme par ailleurs ne pas connaître la provenance des voitures que ses clients lui apportent pour les repeindre. «Les voitures qui sont dans votre cour, n’ont pas de plaques d’immatriculation et cela ne vous choque pas ?», lui demande le tribunal. JB répond par la négative. Concernant la voiture sur laquelle il a posé les films, il ignorait aussi qu’elle avait été volée. «J’ai juste posé les films pour 50 dollars », dit-il.
Enfin, concernant le permis de conduire, il reconnaît sans aucune difficulté ne pas en être titulaire. «Je n’ai pas eu le temps de le passer», se justifie-t-il. «C’est curieux pour un carrossier de ne pas avoir le permis», commente le tribunal. «Mais je ne conduis pas… », assure-t-il. «Comment faites-vous pour faire vos courses ? », lui demandent les juges. «Je vais avec quelqu’un… Non, non je ne conduis pas… Mes clients me disent aussi de ne pas conduire leurs voitures sur la route car elles ne sont pas assurées», ajoute-t-il en décrochant un sourire perplexe au tribunal.
Le parquet a souhaité «laisser une dernière chance» à JB de s’insérer dans la vie professionnelle en requérant une peine de six mois de prison assortis d’un sursis probatoire avec l’obligation de travailler. Il a par contre demandé une interdiction de passer le permis pendant une période de six mois.
Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé JB des faits de recel mais l’a condamné pour conduite sans permis et l’exercice d’une activité non déclarée à une peine de deux mois de prison avec sursis.