Evolution du chômage au cours de la dernière décennie
Pour la première fois en dix ans à Saint-Martin, la barre des 5 700 personnes inscrites à Pôle Emploi (toutes catégories) a été franchie au premier trimestre de cette année. Près de 23 % de la population âgée entre 15 et 75 ans en partie française, sont inscrits à Pôle Emploi. Un niveau record ; les deux derniers avaient été franchis au quatrième et troisièmes trimestres 2020. Depuis neuf mois donc, les chiffres du chômage explosent à Saint-Martin. La précédente envolée remonte aux premier et deuxième trimestres 2017, la barre des 5 200 avait été dépassée. Mais avec la période de reconstruction post Irma, une décrue avait été observée.
A l’inverse, au cours de la dernière décennie c’est fin 2011 que le niveau du chômage était au plus bas : 4 282 personnes au troisième trimestre et 4 334 au quatrième trimestre 2011. C’était 1 400 personnes de moins qu’aujourd’hui. En dix ans, le nombre de personnes à Pôle Emploi a augmenté d’un tiers. A titre comparatif, la population totale de la partie française a baissé sur cette même période de 7 % en perdant 2 596 habitants.
Catégorie A
Aujourd’hui, 85 % des 5 725 personnes inscrites sont sans emploi et tenues de rechercher un emploi c’est-à-dire en catégorie A (voir liste des catégories ci-dessous). Là aussi, des records ont été enregistrés au cours des douze derniers mois. Alors que début 2020, le chômage se maintenait aux alentours des 4 000 demandeurs d’emploi depuis près d’un an, soit à un niveau équivalent à celui des années 2012, il a fortement augmenté avec la crise sanitaire passant de 4 065 personnes à fin mars 2020 à 4 870 un an plus tard.
En raison du caractère saisonnier du marché du travail à Saint-Martin, une hausse du nombre de demandeurs d’emploi est systématiquement observée à la fin de la saison touristique jusqu’à la prochaine. Toutefois cet effet n’a pas été constaté entre fin 2017 et début 2020, soit durant la période de reconstruction post Irma. Durant les trois trimestres de l’année 2018, une baisse trimestrielle variant de 1,5 à 3,2 %, était notée. Puis un maintien durant près d’un an. Comme le montre le graphique ci-contre, le chômage avait atteint l’un des ses niveaux les plus bas de la décennie.
Répartition par sexe
Les femmes ont toujours été plus nombreuses que les hommes à rechercher un emploi mais leur part a tendance à baisser. En 2020 et début 2021, elles représentent 61 % des demandeurs d’emploi alors que dans les années 2011 et 2012, elles en représentaient au moins les deux tiers.
A fin mars 2021, elles sont presque 3 000 à être inscrites, 2 985 précisément. Un chiffre record. Au cours de la décennie, à trois reprises la barre des 2 920 a été franchie : au quatrième trimestre 2020, au deuxième trimestre 2017 et aujourd’hui. En dix ans, Pôle Emploi compte 14 % de femmes en plus, soit 362.
Comme le montre le graphique, à chaque période de reprise du chômage, les femmes sont davantage impactées : on voit leur nombre augmenter plus vite que celui des hommes.
Aujourd’hui, Pôle Emploi dénombre 1 100 hommes de moins que de femmes en catégorie A. Ils sont 1 885 inscrits. Contrairement à la tendance générale, leur niveau n’est pas un niveau record ; c’est au cours du premier semestre 2017 que leur nombre avait fortement augmenté pour atteindre les 2030. En 2020, ils étaient encore moins nombreux qu’aujourd’hui à être inscrits : 1 715 et 1 795 aux deuxième et troisième trimestres. Même si aujourd’hui le nombre d’hommes à Pôle Emploi est nettement inférieur à celui des femmes, il a davantage crû sur la décennie : 18,6%.
Définition des catégories
- catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, sans emploi ;
- catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins sur un mois) ;
- catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite longue (de plus de 78 heures sur un du mois) ;
- catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi (en raison d’une formation, d’une maladie…) y compris les demandeurs d’emploi en contrat de sécurisation professionnelle (CSP), sans emploi ;
- catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi, en emploi (par exemple, bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise