14.06.2021

Un projet de 30 M€ pour améliorer le traitement des déchets

L’ensemble des déchets ramassés en partie française sont transportés à l’écosite à Grandes Cayes pour y être traités selon leur nature. Par exemple, les déchets verts sont transformés en compost, les bouteilles en verre en sable de vert, etc. Les ordures ménagères sont quant à elles enterrées. Les déchets dits ultimes car ils ne peuvent être recyclés, sont aussi enterrés dans des alvéoles. Or celles-ci arrivent à saturation ; un peu plus tôt que prévu en raison des volumes importants de déchets générés par le passage d’Irma.

Une situation qui a imposé à la société Verde SXM qui exploite le site, de trouver des solutions pour poursuivre le traitement de ce déchets. «L’extension du site se heurte à plusieurs obstacles : sur une île les espaces disponibles sont limités, l’écosite est entouré par la Réserve naturelle qui ne permet pas son extension et la réglementation européenne limite l’enfouissement des déchets», explique Patrick Villemin, le président de SXM Verde. Dans ce contexte et en partenariat avec la Collectivité, SXM Verde a cherché à voir comment mieux stabiliser les déchets ultimes tout en réduisant leur impact environnemental voire à valoriser leur potentiel énergétique et stabiliser les déchets. Et cette solution, elle l’a trouvée en le projet dit PI.

«Le système PI est bien adapté au milieu insulaire car il ne nécessite pas d’installations importantes difficiles à amortir. Il est modulaire, robuste et s’adapte aux variations du volume et de la composition de déchets à traiter, auxquelles Saint-Martin fait face en raison notamment de la saison touristiques», précise Patrick Villemin.

Concrètement, la future installation va permettre de brûler les déchets ultimes à 350 °C pendant trois heures. «Il ne s’agit pas d’un incinérateur qui brûle les déchets à 1 500 °C», précise Patrick Villemin. «Le procédé PI présente deux étapes à la différence de l’incinérateur, qui n’en a qu’une : la phase de convertisseur qui prépare les déchets en combustibles solides de récupération (CSR) ; la phase de smoldering ou de gazéification sans oxygène à basse température suivie d’une oxydation complète et d’une combustion sans flamme», détaille-t-il. Quant aux cendres qui seront produites, elles seront récupérées. «Les métaux recyclables encore présents dans le CSR seront extraits et la partie résiduelle des cendres pourra être réutilisée après analyse comme matériau de construction», ajoute Patrick Villemin. Le fonctionnement de l’unité produira également de l’électricité qui sera envoyée sur le réseau EDF. Cela devrait représenté entre 8 et 10 % de la production d’EDF.

La capacité de traitement de cette unité sera de 25 000 tonnes par an. En sachant qu’aujourd’hui, l’écosite reçoit entre 35 000 et 38 000 tonnes de déchets par dont 10 000 à 12 000 tonnes sont recyclés.

Aujourd’hui Verde SXM finalise le dossier administratif du projet. La société devrait obtenir l’autorisation des services de la préfecture d’installer ce type d’équipement sur le site, au cours du dernier trimestre de l’année. Ensuite Verde SXM lancera les travaux de terrassement début 2022 et prévoit une mise en service de l’unité fin 2022.

Le coût de ce projet s’élève à 30 millions d’euros qui seront en partie financés par l’Etat, l’Europe (fonds Feder), l’Ademe, la COM et en défiscalisation.

Estelle Gasnet