Le plan blanc déclenché à l’hôpital de Saint-Martin
La directrice du centre hospitalier Louis-Constant Fleming l’a annoncé jeudi après-midi lors d’une conférence de presse en préfecture : elle a déclenché le plan blanc au sein de l’établissement au regard du nombre croissant de personnes admises et atteintes de la covid-19. Hier, 23 patients étaient en effet hospitalisés contre 19 la veille. «Le plan blanc va nous permettre d’ouvrir 8 lits supplémentaires», a indiqué Marie-Antoinette Lampis qui a aussi mis en suspens toutes les interventions programmées.
Depuis le début de la pandémie, l’hôpital s’est organisé en créant une unité dite covid, c’est-à-dire qu’une partie de l’établissement est dédiée uniquement à l’accueil des patients porteurs du virus ; cela a été possible en prenant des lits d’autres services. Lors de son ouverture, la capacité d’accueil de cette unité était de 8 lits, aujourd’hui elle est de 24 lits. Le rythme des admissions s’est accéléré à la mi-mai puis a fortement augmenté ces derniers jours. Aussi face à la recrudescence de cas la direction a-t-elle pris la décision de dégager 8 nouveaux lits. «Ce sont 8 lits qui sont pris des services de médecine générale et de pédiatrie», précise la directrice. L’unité covid peut désormais accueillir 32 patients.
Il n’empêche que la capacité de prise en charge médicale du centre hospitalier Louis-Constant Fleming demeure restreinte : il s’agit d’une petite structure équipée mais aux équipements limités. Si le CH peut gérer un patient ventilé quelques jours, il ne peut le faire pendant plusieurs semaines et surtout il ne peut gérer un grand nombre de patients en même temps. Hier déjà trois personnes étaient ventilées. «Nous avons notre propre unité de production d’oxygène mais nous sommes limités dans notre production», explique Marie-Antoinette Lampis qui insiste sur l’intérêt de se faire vacciner. «Les 23 patients hospitalisés ne sont pas vaccinés. Le plus jeune est âgé de 16 ans, le plus âgé de 89 ans», commente-t-elle.
La directrice du centre hospitalier alerte par ailleurs sur les difficultés de réaliser maintenant des évacuations sanitaires vers les services réanimation en Guadeloupe et en Martinique. En temps normal, les trois patients ventilés à Saint-Martin auraient déjà été évacués mais comme les hôpitaux de Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Fort de France sont saturés, les évasan n’ont pas lieu. «Elles ne sont pas possibles. Il faut attendre qu’une place se libère», confie Marie-Antoinette Lampis. Et cela vaut tant pour un patient positif à la covid que pour un patient atteint d’une autre pathologie ou victime d’un accident de la route.
Instauré par la loi en 2004, le plan blanc permet à un établissement hospitalier de mobiliser immédiatement les moyens de toute nature dont il dispose en cas d'afflux de patients ou de victimes ou pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle. Aujourd’hui, la directrice a ouvert de nouveaux lits mais elle n’a pas mobilisé de personnel supplémentaire. Cependant, le préfet Serge Gouteyron appelle tout personne de santé à rejoindre le centre hospitalier Louis-Constant Fleming. Trois infirmières spécialisées en réanimation sont aussi arrivées cette semaine de métropole en renfort.
