Rencontre collectif/Etat : le litige privé et foncier de la famille Webster 2e sujet abordé
«Nous souhaitons mettre aujourd’hui sur la table la situation d’un particulier mais qui pourrait concerner beaucoup de personnes… Un homme doit vivre dans une maison et pour avoir une maison, il faut avoir de la terre», a déclaré le collectif pour introduire la seconde revendication lors de la rencontre mardi avec l’Etat et la COM, celle-ci étant interpellée sur ce sujet en tant que «premier magistrat de notre île».
Cette revendication concerne le problème foncier de la famille Webster à Griselle dont le fils et le père étaient présents à la réunion en préfecture pour exposer leur situation : le père a acheté un terrain en 1985 à l’un des héritiers de la famille Beauperthuy (qui était aussi un membre de leur famille) et ce terrain a récemment été vendu aux enchères et acheté par un autre particulier qui a construit une station service. La famille Webster demande au gérant de la station de lui payer le loyer mais celui-ci refuse au motif qu’elle n’est pas propriétaire des lieux.
La famille Webster ne comprend pas non plus pourquoi les propriétaires des autres terrains de la même parcelle faisant partie de ladite succession sur la baie orientale ne sont pas «expulsés» comme elle l’est.
Le collectif a demandé à la COM «pourquoi elle n’était pas intervenue dans l’affaire et pourquoi Monsieur Luftman n’était pas sujet à la même injustice que la famille Webster». Une première réponse a été apportée par Yawo Nyuiadzy, présent à la réunion en tant que vice président de la COM mais interpellé sur cette question en qualité de propriétaire d’un terrain à la baie orientale non expulsé. «Il y a eu la même difficulté à l’époque lorsque la société canadienne a acheté les fameux terrains, mais il y a une négociation et le versement d’une compensation-indemnisation aux héritiers de la part de la société qui a ensuite revendu les terrains et à qui j’ai acheté un terrain», a-t-il expliqué.
Le préfet a rappelé que ce dossier faisait l’objet d’une procédure judiciaire depuis 50 ans et que 300 héritiers étaient concernés. Il a tenté de faire comprendre que l’arrière grand-père qui a vendu le terrain à la famille Webster n’aurait pas dû le faire car ce terrain faisait partie de la succession et des terrains disputés par les héritiers. Le préfet a proposé d’organiser une rencontre entre la famille Webster, son avocat et le gérant de la station service et d’être le médiateur, ce qui a été accepté en réunion par le père et le fils Webster. Restait à en informer le gérant de la station service.
Le collectif a aussi demandé des informations à Daniel Gibbs sur l’affaire puisqu’il travaillait à l’époque au sein de l’étude notariale qui a édité le titre de propriété. Il l’a également sollicité pour soutenir la famille Webster dans sa prochaine procédure judicaire en appel via un courrier stipulant sa reconnaissance de la propriété par la famille Webster. Daniel Gibbs a répondu que cela était difficile pour lui d’intervenir. «Mais le permis de construire qui vous a été délivré prouve que la collectivité a reconnu votre titre de propriété », a-t-il indiqué.
Le collectif a ensuite demandé au préfet d’intervenir auprès de la justice et de lui faire comprendre que «si elle prenait la mauvaise décision», il y aurait des conséquences sur le territoire. «Saint-Martin pourrait être le Bagdad des Antilles» a lancé un membre du collectif. Le préfet a répondu qu’il ne pouvait pas faire pression sur la justice.
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