Au lieu de frapper son ex-femme avec un marteau, il a tapé la porte
SM et RS ont divorcé en 2019 et parmi les conditions inscrites dans le jugement figure celle pour SM de ne plus se rendre au domicile de RS. Mais SM, Dominiquais âgé de 62 ans, ne l’entend pas. Il considère que ladite maison est «familiale», qu’il a contribué à la construire et qu’il a ainsi autant de droit que son ex-femme. C’est pourquoi il continue de s’y rendre de manière régulière.
Un jour de juillet 2020 en début d’après-midi, SM entreprend de réparer l’une des portes.
«-Tu n’as pas le droit d’être là, déclare RS à son ex-mari
- Qui t’a dit ça ?, lui répond-il,
- L’avocat te l’a dit,
- C’est là que je vis», affirme-t-il en continuant de travailler.
Puis la situation dégénère. SM donne des coups à la porte. Il menace de mort son ex-femme devant leur petit-fils qui va s’interposer entre eux deux. RS appelle les gendarmes. SM est interpellé et accusé de dégradation de bien et menace de mort réitérée. Il était convoqué devant le tribunal de proximité de Saint-Martin le 2 septembre.
A la barre du tribunal, SM semble minimiser les faits et cherche à convaincre le juge que son ex épouse est responsable de la situation. Il explique que le jour des faits «il est allé chez lui. C’est une maison [qu’il] a construite sous le soleil il y a 30 ans pour ses enfants et sa femme. Il y a 2 côtés, j’étais du mien. La porte était pourrie donc je l’ai réparée». Puis il précise le contexte conjugal. «A un moment ma femme a décidé de faire ce qu’elle voulait… Je ne pouvais pas vivre dans cette situation, c’était comme si j’étais en prison. J’ai donc voulu divorcer et elle m’a dit qu’elle allait me faire vivre un enfer», confie-t-il.
Le tribunal l’interroge ensuite sur les faits qui lui sont reprochés et lui fait comprendre que RS a eu peur. «Vous aviez un marteau dans les mains…», lui fait-il remarquer. «Oui, je réparais la porte», répond-t-il en attestant qu’il était énervé. «Mais je n’allais quand même pas la frapper avec un marteau ! Alors au lieu de la frapper elle, j’ai frappé la porte», raconte-t-il.
Puis l’avocate de la partie civile, maître Loïse Guillaume Matime, l’interroge sur des éventuelles menaces de mort. SM semble ne pas comprendre le sens des questions. Il déclare qu’il est pasteur et qu’à ce titre, il ne peut pas faire de mal à autrui.
La victime soumet alors au tribunal un enregistrement vocal datant de novembre 2020 : il s’agit d’un message que SM a envoyé à leur fille et que celle-ci a transmis à sa mère. On entend le prévenu dire que s’il va en prison, il creusera la tombe de son ex femme et qu’il l’étranglera. Maître Loïse Guillaume Matime fait ensuite part d’une main courante déposée par sa cliente en 2014 pour une tentative de strangulation.
«Ce n’est pas parce que Monsieur se considère comme quelqu’un de bien, qu’il n’a rien fait», commente le substitut du procureur qui va requérir une peine de quatre mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné SM a une peine de quatre mois de prison avec sursis et 400 euros d’amende. Il a aussi reçu la constitution de partie civile de la victime. SM doit lui verser 379 euros au titre du préjudice matériel, 800 euros au titre du préjudice moral et 1 000 euros au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale.