Licencié pour ne pas avoir dit qu’il était porteur de la covid-19
Un concierge d’un hôtel de la partie hollandaise a été licencié car il n’avait pas respecté les gestes barrières alors qu’il savait être porteur de la covid-19. Le tribunal de Sint Maarten a été saisi de l’affaire : l’employeur sollicitait la résiliation du contrat, l’employé le contraire.
Agé de 69 ans, l’homme est employé en qualité de concierge par l’établissement depuis 1986 et perçoit un salaire mensuel de l’ordre de 610 dollars. En juin 2020, il obtient un certificat après avoir prouvé «avec succès ses compétences en matière d'hygiène des mains, d'enfilage et de retrait d'EPI (équipement de protection individuelle) et de techniques de nettoyage de l'environnement» dans le cadre de la pandémie.
Un an plus tard, son comportement fait l’objet d’une dénonciation de la part de ses collègues à leur employeur. A deux reprises, les collègues l’ont observé éternuer sur des objets qu’il n’a pas nettoyés par la suite. Sur une période de quatre jours, les collègues ont aussi constaté que son état de santé se dégradait (difficulté à marcher, etc.). Ils lui ont demandé de rester chez lui mais il a refusé. Le salarié est hospitalisé, il est testé positif à la covid-19 mais n’en informe ni ses collègues, ni son employeur. Il lui est reproché d’avoir transporté en voiture un de ses collègues et de l’avoir ainsi contaminé.
C’est pour ces raisons que le patron lui adresse une lettre de licenciement. «À cause de votre négligence grave, vous mettez vos collègues, nos clients, la continuité de l'hôtel et la situation financière de l'hôtel en danger. Votre égoïsme a créé un environnement de peur et votre manque de respect/insubordination envers votre superviseur est inacceptable. En conséquence, et afin de ne pas créer de précédent mettant en danger la vie d'autrui, nous n'avons d'autre choix que de résilier immédiatement votre contrat. Nous souhaitons sincèrement que cela vous permettra de comprendre la gravité de votre faute grave, les vies que vous mettez en danger et la perte potentielle d'activité », indique le patron.
L’affaire a été examinée en juin de cette année. Le jugement a été rendu en août : la résiliation du contrat a été prononcée par la justice à une date toutefois reportée de quasiment trois mois par rapport à celle évoquée par le patron. Celui-ci doit ainsi verser une indemnité salariale correspondant à cette période.