La gendarmerie veut "renouer le contact avec la population"
«Les outre-mer sont des petits bouts de France que l’on a tendance à oublier», confie Maxime Wintzer, lieutenant colonel de gendarmerie, qui a exprimé le souhait à ce stade de sa carrière d’aller y «servir». Il n’avait mentionné aucun territoire en particulier, il a été nommé commandant de la compagnie de gendarmerie de Saint-Martin et Saint-Barthélemy début août.
«Les outre-mer sont des cadres hors normes. Ces territoires ont chacun leur culture et dans notre approche de la sécurité, nous devons en tenir compte. Cela est certes vrai pour tous les territoires, mais en outre-mer et encore plus ici à Saint-Martin, cela est vraiment renforcé», estime-t-il.
Concilier tranquillité publique, sécurité avec la culture locale, tel est le défi que le lieutenant-colonel va relever durant les prochaines années avec ses adjoints, les capitaines Thierry Vansuypeene et François Deneufgermain, également récemment nommés à Saint-Martin.
Pour ce faire, l’une des priorités est «de renouer le contact» avec la population. «Lorsque la circulation était interdite sur le pont de Sandy Ground et que nous étions basés à la Baie Nettle, nous en avons profité pour aller à la rencontre de la population, pour discuter avec les gens», confie le lieutenant colonel qui a déjà donné l’ordre de renforcer les patrouilles pédestres dans l’ensemble de quartiers. Il souhaite aussi impliquer la compagnie des îles du Nord sur les réseaux sociaux en lui créant une page Facebook ; aujourd’hui la gendarmerie de Saint-Martin et de Saint-Barth est présente sur ce média via la page de la «gendarmerie de Guadeloupe et des îles du Nord» alimentée essentiellement avec des opérations menées en Guadeloupe.
«Nos actions, nos messages sont souvent mal compris de la population. Nous devons de nouveau échanger avec elle», insiste Maxime Wintzer. Et de penser notamment aux jeunes. «Ils n’ont absolument pas conscience du danger de la route, que ce soit le danger qu’ils courent en ne portant pas de casque, etc., ou le danger qu’ils font courir aux automobilistes», a-t-il pu rapidement observer dès son arrivée sur l’île. «Nous devons faire de la pédagogie», assure-t-il.
Autre mission que s’est fixée le lieutenant colonel, changer l’image du territoire en termes d’insécurité. «Quand j’ai su que je partais à Saint-Martin, j’ai lu ce qu’on disait sur l’île et j’ai été choqué par tous les commentaires négatifs des touristes», raconte-t-il. Précisément par les témoignages de personnes ayant été victimes de braquage ou autres vols violents à l’arraché. «Nous devons faire baisser cette tension et permettre aux résidents et aux touristes de retrouver une certaine quiétude», convient-il.