07.10.2021

Enervée, une femme mord son compagnon lors d'une dispute

Elle avait déjà été condamnée pour violences sur son ex il y a deux ans.

Mercredi, le tribunal de proximité a examiné de nouveaux faits de violences conjugales, cependant ils étaient singuliers puisque la personne mise en cause était la femme. TB âgée de 27 ans était accusée d’avoir frappé et mordu son compagnon, CM, à deux reprises. Les deux étaient présents à l’audience et ont comparu sans avocat.

Le couple s’est rencontré en novembre 2020 et quatre mois plus tard CM propose à TB et son enfant d’un an et demi, d’emménager chez lui. A partir de ce moment, leur relation commence à se dégrader, confie CM à la barre. L’argent est au cœur des problèmes ; TB ne travaille pas et CM l’aide financièrement.

Le 10 juin, une dispute éclate. TB est énervée, lance plusieurs objets sur son compagnon. Elle brandit une statuette en verre, jette une tasse de thé chaud. Dans la dispute, CM tombe à terre et se casse un doigt. Le lendemain, TB fait un test de grossesse qui se révèle positif, ce qui suscite un nouveau sujet de dispute : elle veut garder le bébé, lui non.

Le lendemain, la tension est forte au sein du couple. «Voyant que ça allait dégénérer, je lui demande de partir», confie CM, mais elle refuse et fait une nouvelle fois preuve de violences. TB gifle son compagnon, lui lance des objets au visage, lui donne un coup de poing sur le nez et le mord au niveau de la joue, de la cuisse et du mollet. La présidente du tribunal montre des photos de la victime, révélant le degré des morsures. «Des lambeaux de chair ont été arrachés», note-t-elle.

Après les faits, CM est allé voir un médecin qui a établi un certificat médical (hématomes, doigt cassé, morsures) et prescrit une ITT de 30 jours au vu de «l’important impact psychologique» subi. Puis il est allé déposé plainte à la gendarmerie. Une enquête a été diligentée à l’issue de laquelle TB a été convoquée en justice par procès-verbal.

Que ce soit lors de son audition ou à la barre du tribunal, la jeune femme reconnaît les faits. Elle souligne en outre qu’elle a aussi été malmenée. Interrogé sur ce sujet par les magistrats, CM reconnaît que pour se défendre, il l’a poussée et saisie à la gorge lorsqu’elle le mordait. «C’est le moyen que j’ai trouvé pour la faire arrêter.»

TB a été vue par un médecin qui n’a décelé aucun trouble d’humeur chez elle. Elle ne présente pas de profil psychopathe. «Son profil psychologique est normal.» Le médecin a également noté que TB «reconnaissait» ce qui s’était passé mais «était dans la banalisation des faits». En 2019, elle avait déjà été condamnée par le tribunal de Saint-Martin à une peine de quatre mois de prison avec sursis pour des violences sur son compagnon de l’époque.

Mercredi à l’audience, TB est CM ont confirmé qu’ils étaient de nouveau ensemble, avaient des sentiments l’un pour l’autre mais vivaient séparément. Pour l’instant. «Nous avons longuement parlé et j’ai décidé de lui pardonner d’autant plus qu’un enfant va arriver», avoue CM.

Le substitut du procureur s’est dit lui «peu rassuré sur les perspectives de ce couple». «Ils ont décidé d’être ensemble de nouveau, ils en assumeront les conséquences», a-t-il commenté. «TB n’a pas de profil psychopathe mais il est quand même inquiétant. Ce n’est pas commun de voir quelqu’un arracher des lambeaux de chair… Aussi la réponse pénale doit-elle être augmentée», convient-il avant de requérir une peine de huit mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans comprenant l’obligation de travailler et de soins.

Après en avoir délibéré le tribunal a condamné à TB à une peine de six mois de prison avec un sursis mise à l’épreuve durant deux ans comprenant l’obligation d'un suivi psychologique.

Estelle Gasnet