35 jeunes Saint-Martinois reçoivent une bourse de la SEMSAMAR
«L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde». C’est avec une citation de Nelson Mandela que Jeanne Vanterpool, présidente de la fondation d’entreprise SEMSAMAR Solidarités a reçu ce lundi 5 septembre dans la salle du conseil d’administration de la SEMSAMAR à Marigot, les étudiants et les parents des étudiants à qui la fondation a attribué une bourse pour l’année universitaire 2016-2017.
Cette bourse gérée par la Fondation SEMSAMAR Solidarité a été créée en 2011 afin de soutenir les étudiants pour lesquels les études supérieures représentent un coût insurmontable. Présente également en Guyane, Martinique et Guadeloupe, la fondation donne la priorité aux jeunes de Saint-Martin victimes de « la double insularité ». Ils sont en effet plus isolés et la plupart du temps obligés de quitter l’île pour suivre des études après le bac, ce qui coûte beaucoup plus cher à leur famille. Pourtant, affirme Jeanne Vanterpool, «Saint-Martin a besoin de jeunes diplômés». C’est pourquoi 35 des 36 bourses attribuées en 2016 concernent des jeunes de Saint-Martin, et une seule un Guadeloupéen.
En 2014, ils étaient 13 à se partager 29 000 euros, puis 17 en 2015 pour 39 000 euros. Cette année, 37 bourses ont été attribuées mais suite au désistement d’un jeune qui n’a pas pu poursuivre ses études pour des raisons financières malgré la bourse, ils ne sont pour l’instant que 36 pour un montant total de 67 000 euros. Chacun des bénéficiaires recevra une enveloppe de 1500 à 3000 euros, selon qu’il part faire des études dans les Antilles, en métropole ou à l’étranger. «Il s’agit d’une aide à l’installation qui n’est pas automatiquement renouvelable» explique Pierre Fabri le directeur de la communication.
CONTREPARTIES ET CRITERES D'ATTRIBUTION
«Il ne s’agit pas d’un don mais d’un contrat» poursuit-il avant de préciser qu’une contrepartie est demandée aux boursiers. Ceux-ci sont d’abord priés d’envoyer un courrier de remerciement adressé à la présidente de la fondation. Selon les termes du contrat, ils doivent ensuite «tout mettre en œuvre pour réussir leur cursus universitaire et mettre ensuite les compétences acquises à profit sur le territoire». En signant ce contrat, ils s’engagent également à apporter dans la mesure de leurs moyens un soutien moral aux autres étudiants antillais qui sont dans la même situation «afin de créer une communauté de valeurs et de solidarité» et à s'investir pendant leurs vacances dans les associations que soutient déjà la fondation.
Pour 2016, les bénévoles de la fondation ont dû étudierles 80 dossiers reçus sur des critères précis : revenus de la famille, scolarité (obtention du bac, avec ou sans mention) et surtout projet du jeune. C’est mieux si le jeune a un projet professionnel en accord avec les besoins de l’île (investissement, tourisme…). Mais pas seulement. En effet, Mélanie Muller 19 ans, a obtenu son bac en 2014 à l’annexe. Après une année de MANA (prépa en Arts) cette passionnée de jeux vidéos entre en école d’art à Paris pour devenir Character designer, autrement dit pour créer des personnages de jeux vidéos. «Cette aide financière va m’aider non seulement à payer l’école mais aussi mon loyer et mes fournitures scolaires car en art elles coûtent très cher». Mais elle ne sait pas encore si elle pourra revenir travailler à Saint-Martin après ses études, parce que dans son domaine, les opportunités locales sont pour l’instant inexistantes.
INTEGRER UN RESEAU
«Une aide financière est insuffisante à notre sens, avance Karen-Kelly Mamie en charge du pôle social de la SEMSAMAR. «Une aide ne peut se résumer à une simple enveloppe» ajoute-t-elle. C’est pourquoi avec SEM ta route, elle propose également un suivi et une aide à la recherche de stages en mettant à la disposition de l’étudiant boursier le réseau d’entreprises de la société d’économie mixte de Saint-Martin.
Voici un exemple de lettre de remerciement reçue ce lundi par la présidente de la SEMSAMAR :